Rien ne va plus entre le ministère de l'Industrie et des Mines et le Parti des travailleurs. Le bras de fer engagé entre les deux parties depuis quelques jours a atteint son apogée à l'occasion de la séance de questions orales à l'Assemblée nationale. Abder Bettache- Alger (Le Soir) - En effet, l'absence du ministre de l'Industrie, Abdesslam Bouchouareb, jeudi dernier, à la séance plénière de l'APN pour répondre aux questions des députés, a provoqué l'ire des parlementaires du PT de Louisa Hanoune. Ces derniers se sont demandés «pourquoi ce n'est pas M. Bouchouareb qui vient répondre lui-même à la question». Une interrogation soulevée par Smaïn Kouadria, député PT de Guelma et de la question portant sur la situation de l'usine des levures de Bouchegouf. L'explication avancée par le ministre des Relations avec le Parlement, M. Tahar Khaoua, n'a pas réussi à convaincre les députés du Parti des travailleurs. Idem pour le président de l'APN, Ould Khelifa, pour parler de ses propres absences pour des missions autrement plus importantes que la présidence des séances plénières de l'APN. Or, du côté du Parti des travailleurs, on refuse d'accepter ces arguments. «Je pose un problème politique. Des cadres du RND nous ont dit que Bouchouareb est allé assister à une conférence de presse du RND. Ce comportement est oligarchique, ce n'est pas normal qu'il préfère aller au parti au lieu de venir à une institution de l'Etat», a indiqué le député de la wilaya de Annaba. En signe de protestation, le groupe parlementaire du PT a quitté l'hémicycle. «Le problème est que j'ai posé une préoccupation concernant l'usine des levures de Bouchegouf. Nous parlons de la protection de la production nationale et de l'impératif de réformes économiques, mais ce ne sont que des slogans creux. La preuve, le ministre chargé du secteur a mis huit mois pour répondre à notre question, mais n'a même pas daigné être présent à l'APN. Il a préféré aller à une rencontre du RND au lieu de venir à l'Assemblée nationale, cela veut dire qu'il méprise notre institution », a-t-il ajouté. Pour sa part, Ramdane Taâzibt estime que «si Bouchouareb n'arrive pas à allier ses fonctions ministérielles avec son travail au RND qu'il parte du ministère de l'Industrie pour permettre aux gens capables de s'en occuper». Cette sortie des députés du PT na pas laissé indifférent le département de l'industrie et des mines. Ainsi, le cabinet dudit département a rendu public hier un communiqué dans lequel il avance son point de vue. «Nous démentons, avec la plus grande vigueur, les propos tendant à faire croire que le ministère de l'Industrie et des Mines ait mis huit mois avant d'adresser sa réponse », a indiqué la même source. Et d'ajouter : «Immédiatement après la réception de la question du député Smaïl Kouadria du Parti des travailleurs, instruction a été donnée pour préparer la réponse. Nous aurions souhaité faire l'économie d'une polémique inutile, cependant nous sommes navrés de voir que de telles agitations stériles se poursuivent au moment où la conjoncture nous interpelle tous pour élever le débat et s'intéresser aux véritables questions qui intéressent l'avenir économique de notre pays. Le ministre de l'Industrie et des Mines tient, par la même occasion, à rassurer les travailleuses et travailleurs des complexes de production de levures de Bouchegouf et de Oued Smar quant à la prise en charge réelle de leurs préoccupations légitimes», lit-on dans le document du département de l'industrie et des mines.