Rien ne va plus � la Facult� des sciences politiques et de l'information (ex-ITFC). Apr�s la tenue d'assembl�es g�n�rales, la veille, dans les cit�s universitaires, il a �t� d�cid� � l'unanimit� de poursuivre la gr�ve. Depuis samedi, les �tudiants observent un vaste mouvement de protestation contre "la r�pression". Ils d�noncent l'arrestation "arbitraire" des �tudiants et le recours massif � la force. Hier, encore, un membre du "collectif des �tudiants autonomes" a �t� arr�t� et interpell� vigoureusement, par les �l�ments de la police, en notre pr�sence. Alors qu'il nous expliquait les diff�rentes actions entreprises durant la journ�e, deux officiers sont intervenus pour l'obliger � les suivre. Il fut arr�t� et puis emmen� de force vers le commissariat. Une autre arrestation qui s'ajoute � celles enregistr�es depuis samedi. Au total, le nombre d'�tudiants et de membres du collectif interpell�s s'�l�ve � 23. Cette arrestation fera le tour de l'institut comme une tra�n�e de poudre. Les policiers en tenue et en civil ne dissuaderont pas les �tudiants de continuer leur mouvement. A l'enceinte de l'institut, les slogans fusent : "L'Etat policier, l'Etat int�griste", "Lib�rez les �tudiants", "Idara Hagara" (L'administration r�pressive), "A bas la r�pression, libert� d'expression"… Un chant fun�bre a �t� �galement r�cit� en signe de deuil de l'universit�. "Ils ont voulu installer un climat de terreur qu'il faut briser", crie une �tudiante pour stimuler ses camarades. Ce sont des centaines d'�tudiants qui ont tenu des sit-in, des rassemblements et des marches � l'int�rieur de la facult�. Parmi eux, de nombreuses �tudiantes qui se sont senties "salies et humili�es" apr�s la nuit du 10 janvier dernier. Tentatives de manipulations Une nuit durant laquelle des �l�ments de la police ont p�n�tr� le campus � 21 heures avec le quitus du doyen pour faire sortir les �tudiants. Ces derniers occupaient les lieux en signe de protestation contre l'arrestation de Merzouk Hamitouche. Cet �tudiant en 3e ann�e de sciences politiques a �t� arr�t� le 13 d�cembre � l'entr�e de l'ITFC. Sous mandat de d�p�t, il est incarc�r� � la prison d'El- Harrach. Des poursuites judiciaires ont �t� lanc�es �galement contre cinq autres �tudiants. C'est suite � une plainte d�pos�e contre X par le directeur de la cit� universitaire de Ben-Aknoun pour "destruction de biens publics" que ces d�marches ont �t� entam�es. Plusieurs �tudiants rencontr�s, hier, ont fait �tat de tentatives de manipulations. "Des organisations dites estudiantines ont voulu manipuler les �tudiants en les provoquant. Ils ont tent� de cr�er des conflits. Heureusement, cela n'a pas march�", a expliqu� Mourad, �tudiant en 3�me ann�e journalisme et membre du "collectif d'�tudiants autonomes". "Nous n'avons interdit � personne d'assister aux cours. Ce sont eux qui ont voulu �tre solidaires avec leurs camarades", a soulign� une �tudiante. Quant aux promesses faites par le doyen pour trouver une solution, ils affirment que ce "n'est que du vent". Samedi dernier, Mourad a affirm� qu'il fera tout pour qu'une r�union avec le recteur ou des responsables avec le minist�re ait lieu. "Bien au contraire, il a fait appel � la police. La situation s'est empir�e", note-t-il. La soci�t� civile se mobilise Plusieurs partis et associations ont r�agi face � l'escalade de "la r�pression". Le collectif national des jeunes socialistes du FFS a soulign� dans un communiqu� que l'usage de la brutalit� "prouve que les autorit�s privil�gient la violence". "L'universit� est la cible des autorit�s qui tentent de la normaliser et l'asservir par la pers�cution et la violence", est-il �crit. Le collectif "d�nonce les attitudes tyranniques des services de s�curit� et les multiples violations des enceintes universitaires." De son c�t�, sous le titre "Le despotisme � l'universit�", le collectif des �tudiants du Mouvement d�mocratique et social (MDS), dans un communiqu�, �crit : "Bafouant tout respect d� � l'enceinte universitaire, c'est encore par la r�pression f�roce que le pouvoir r�pond aux attentes de la communaut� universitaire, dont certains membres sont maintenant r�duits au suicide pour se faire entendre des autorit�s qui refusent d'apporter des r�ponses constructives aux probl�mes pos�s � l'universit�". Le collectif des �tudiants du MDS "d�nonce avec la plus grande vigueur l'atteinte aux droits les plus �l�mentaires et exprime son enti�re solidarit� avec les �tudiants qui se sont mobilis�s pour faire face � l'arbitraire qui s'abat sur la communaut� universitaire". L'association Nedjma de l'universit� des sciences sociales de Bouzar�ah, dans un communiqu�, souligne : "Nous nous �levons contre toute forme de r�pression et d'atteinte aux libert�s d�mocratiques les plus �l�mentaires, � savoir le droit � l'auto -organisation, � la libert� d'expression et le droit de d�noncer l'arbitraire. Nous consid�rons aussi qu'il existe d'autres formes plus civilis�es pour r�gler tous conflits sociaux dans un institut qui enseigne l'art de communiquer et de gestion des affaires de la cit�." Les trois organisations exigent la lib�ration des �tudiants et appelle la communaut� universitaire � se mobiliser pour d�noncer "ces pratiques inadmissibles". Un appel qui a �t� entendu. En effet, d'autres universit�s et facult�s ont organis� des actions de solidarit�. Les �tudiants des facult�s et des universit�s de Bouzar�ah, de Beni-Messous, de Dely- Ibrahim, de l'INPS, de Constantine, de Boumerd�s, de Tizi- Ouzou et de B�ja�a ont tenu � marquer leur mobilisation pour "la sauvegarde des franchises universitaires et de leurs droits les plus �l�mentaires".