"Les d�clarations qui ont �t� faites jugent mon client devant l'opinion publique", a d�clar� l'avocat de Merzouk Hamitouche. Me Benissad Nourredine, �galement membre du collectif d'avocats des �tudiants arr�t�s, n'a pas manqu� de r�agir aux d�clarations faites par le recteur de l'Universit� d'Alger et par le directeur de la cit� universitaire Taleb- Abderrahmane, lors d'une conf�rence de presse tenue dimanche dernier au niveau du rectorat. "En consid�rant leurs propos rapport�s par la presse, ils reconnaissent Merzouk Hamitouche comme auteur du saccage du restaurant de la cit� universitaire. En tant qu'avocat, j'ai des remarques � faire � ce sujet", a-til d�clar�, lors d'un entretien t�l�phonique. Il rappelle que son client, �tudiant en 3e ann�e des sciences politiques, est en d�tention provisoire. "Il est pr�sum� innocent jusqu'� ce que sa culpabilit� soit �tablie de mani�re d�finitive par une juridiction r�guli�re", a martel� Me Benissad. Et d'ajouter : "Ce n'est pas le cas de mon client puisque il est en phase d'instruction. Le juge d'instruction r�unit toutes les preuves pour son cas. Quelles soient en sa d�faveur ou � son profit." Ainsi, rel�ve-t-il, Merzouk Hamitouche ne peut �tre reconnu comme l'auteur de quelque saccage que ce soit. "C'est la pr�somption d'innocence. Nul n'a le droit de le condamner du moment qu'il n'est pas �tabli par un tribunal", souligne- t-il. Il pr�cise, aussi, que "toutes les parties concern�es par cette affaire et particuli�rement ceux qui ont d�pos� une plainte contre Merzouk Hamitouche sont tenus par le secret de l'instruction judiciaire. Ils ne peuvent faire de d�clarations concernant les points contenus dans le dossier". Et d'encha�ner : "Toutes les affirmations faites ici et l� et qui accusent mon client, je les consid�re de nature � influer sur le cours normal de la justice. D'autant plus que ces d�clarations ont �t� faites au moment o� nous demandons une mise en libert� provisoire pour mon client." Une demande qui est toujours en phase d'�tude. "Leurs propos sont consid�r�s comme une initiative pour orienter et perturber l'instruction. Surtout que le juge d'instruction peut prononcer un non-lieu", conclut Me Benissad et qui n'a pas voulu donner plus de d�tails sur le contenu exact du dossier de son client. Meriem Ouyahia
ARRESTATIONS A LA FACULTE DES SCIENCES POLITIQUES ET DE L'INFORMATION 36 �tudiants concern�s Six �tudiants ont �t� accus�s de destruction de l'administration de la cit� universitaire Taleb-Abderrahmane le 12 d�cembre dernier. Parmi eux, Merzouk Hamitouche qui a �t� arr�t� le 13 d�cembre dernier. Par la suite, deux autres �tudiants seront arr�t�s. Les trois �tudiants sont sous mandat de d�p�t et incarc�r�s � la prison d'El- Harrach. Deux autres accus�s sont consid�r�s en �tat de fuite par la justice. Quant � un sixi�me �tudiant, il a �t� mis en libert� provisoire le 16 janvier dernier. Durant la nuit de lundi � mardi (10-11 janvier), vingt �tudiants dont deux filles ont �t� arr�t�s aux environs de 21h � l'enceinte de l'institut. Accus�s d'attroupement ill�gal, ils ont �t� mis en libert� provisoire le 12 janvier � 17h30. Enfin, dix autres �tudiants sont accus�s d'avoir pris en otages des personnes sans autorisation des autorit�s comp�tentes. Ils sont �galement consid�r�s en �tat de fuite et n'ont pas encore re�u de convocation. En totalit�, trente-six �tudiants sont concern�s par les diff�rentes arrestations et interpellations. M. O. LE CNES ET DES PROFESSEURS DE L'ITFC SE PRONONCENT Adh�sion aux revendications des �tudiants Le collectif des �tudiants autonomes de l'universit� d'Alger s'est r�uni, hier, � la facult� de sciences politiques et de l'information (ex-ITFC) avec des membres du Conseil national des enseignants du sup�rieur (CNES) et des professeurs de cette facult�. Durant cette rencontre, qui a dur� plus de trois heures, la d�l�gation des professeurs a demand� des "�claircissements et des pr�cisions sur l'affaire des interpellations des �tudiants arr�t�s abusivement et les poursuites judiciaires contre d'autres". La d�l�gation, baptis�e "la d�l�gation des bonnes initiatives", �tait compos�e d'Ahmed Lecheheb, repr�sentant du CNES, et de Saghour Abderezzak, Abdelaziz Boubekir, Kamel S�adoune, tous professeurs � l'ITFC. D'apr�s le communiqu� du collectif parvenu � notre r�daction, cette d�l�gation fera en sorte "de sensibiliser les pouvoirs publics et l'administration � cette crise, et de trouver des solutions aux probl�mes v�cues au sein de la facult�". Elle demandera que les �tudiants d�tenus soient soumis � un conseil de discipline au lieu de les tra�ner dans des tribunaux. Selon cette d�claration, au terme de cette rencontre, la d�l�gation s'est prononc�e pour les revendications du collectif des �tudiants autonomes de l'universit� d'Alger. Il s'agit de la lib�ration des �tudiants arr�t�s arbitrairement, l'arr�t des poursuites judiciaires contre les autres et enfin le respect des franchises universitaires. Selon ce document, la d�l�gation des bonnes intentions a exprim� "son enti�re et responsable solidarit� avec ces revendications dont souffrent l'universit� alg�rienne en g�n�ral et l'universit� d'Alger en particulier, notamment depuis le 13 d�cembre 2004". M. O. L'UNION DES ETUDIANTS ALGERIENS DE FRANCE Solidarit� avec les �tudiants d'Alger
Apr�s l'arrestation des �tudiants, l'Union des �tudiants alg�riens de France (UEAF), a exprim� dans un communiqu� sa solidarit� avec les �tudiants d'Alger : "Fid�les � nos engagements de soutenir toutes les luttes pour les libert�s, d�non�ons avec �nergie cette agression � l'encontre de nos camarades �tudiants d'Alger et nous r�affirmons notre solidarit� agissante � leur engagement social." Pour l'UEAF : "Avec cette �ni�me agression et atteinte aux libert�s syndicales et aux franchises universitaires, le pouvoir r�affirme son attachement aux pratiques fascistes et brutales afin de r�genter et normaliser la soci�t� et �touffer toute vell�it� de contestation, de revendication et surtout l'�mergence de toute forme d'organisation autonome." L'UEAF exige "une lib�ration imm�diate et sans condition de ces �tudiants arr�t�s injustement et arbitrairement et que toute la lumi�re soit faite pour sanctionner les auteurs de cette agression." Cette union tient � t�moin "la communaut� internationale quant aux agissements contradictoires aux discours trompe- l'œil des autorit�s alg�riennes de ces derni�res ann�es".