Les propositions de Ouyahia et de Saâdani portant respectivement redynamisation de l'alliance présidentielle et front plus large pour soutenir le président de la République dans son programme ne sont pas appréciées par le front El Moustaqbal. M. Kebci - Alger (Le Soir) Et le président du parti vient de le signifier clairement. Abdelaziz Belaïd, qui animait un point de presse, jeudi en soirée, à l'hôtel Safir, en marge d'une conférence, du Pr Mohand Berkouk sur «les enjeux de la sécurité régionale en Algérie», a exprimé son refus pour ces deux initiatives. «Ce sont des alliances conjoncturelles autour d'un homme, pas autour d'un projet, d'idées ou d'un programme», s'est-il expliqué, lui pour qui ce genre d'opération ponctuelle n'a rien apporté par le passé. Pour Belaïd, seul un dialogue global impliquant tous les acteurs politiques est à même de venir à bout de la crise multidimensionnelle que vit, selon lui, le pays. Un dialogue véritable dont la carence, jusqu'ici, est à l'origine justement de cette crise. Pour rappel, le secrétaire général intérimaire du RND, Ahmed Ouyahia, a au lendemain de son retour à la tête du parti, appelé à la reconstitution de l'alliance présidentielle autour des partis présents au gouvernement pour appuyer le programme du président de la République. Une offre qui, si elle a été aussitôt bien accueillie par le duo TAJ-MPA, a été, par contre, réfutée par le FLN. Son secrétaire général a, le surlendemain, signifié son refus. Pour Amar Saâdani, la nouvelle alliance à laquelle a appelé Ahmed Ouyahia est «prématurée», lui préférant un «front national de soutien au président de la République dans lequel le FLN jouera le rôle de «locomotive». Un front qui sera constitué de l'ensemble des partis et associations qui ont soutenu le Président, a tenu à préciser le patron du vieux front. L'alliance à laquelle appelle Ahmed Ouyahia pourrait voir le jour après la constitution du «front», a ajouté M. Saâdani qui pose une condition pour y prendre part : l'alliance doit être dirigée par le FLN qui jouera le rôle de locomotive. Le troisième à la dernière élection présidentielle estime, par ailleurs, que la scène nationale est caractérisée par un «flou total» qui ne facilite pas la lecture, surtout pour le simple citoyen. Une situation empreinte d'une «stagnation économique» avec, dit-il, peu ou pas du tout d'investissement ces trois dernières années. Avouant que le pays est à comparer à d'autres pays de la même sphère, suffisamment immunisé, le président du front El Moustaqbal revendique davantage de liberté et de démocratie.