Mokri dément formellement toute velléité de retour du mouvement qu'il préside au gouvernement dans le sillage de sa dernière entrevue d'avec le directeur de cabinet du président de la République. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Pour le président du MSP qui s'exprimait, hier matin, à l'ouverture de la session ordinaire du Conseil consultatif national du parti, «celui qui nous a accusés de surenchère pour revenir au gouvernement via les concertations avec les responsables de l'Etat algérien est un agresseur injuste. Nous sommes beaucoup plus grands que cela !», a sèchement affirmé Mokri. L'orateur qui évoluait sur du velours devant un auditoire qui semblait lui être acquis avec l'absence fortement remarquée de Bouguerra Soltani, expliquera que «notre histoire, notre crédit, notre réputation et notre peur de Dieu ne nous permettent pas cela. Et même si on voulait dévier dans cette direction, les militants dans les différentes wilayas ne le permettront pas». Une précision, encore une, et surtout des explications que tout le monde aura compris qu'elles étaient destinées au président du FJD, le principal pourfendeur de la rencontre Mokri-Ouyahia, menaçant même de retrait de la coordination pour les libertés et la transition démocratique et de l'instance de concertations et de suivi au motif que la direction du MSP voudrait reprendre sa place dans le pouvoir et qu'elle n'avait pas à parler au nom de l'opposition lors de cette rencontre à El Mouradia. Autre détail que Mokri ne manquera pas de rappeler à ses détracteurs internes et externes au mouvement : «Les statuts du parti adoptés lors de son cinquième congrès interdisent au président, au bureau exécutif et à toutes ses instances de «participer au gouvernement avant l'organisation d'élections libres et transparentes», dira-t-il, démentant, au passage, Soltani, soutenant «n'avoir subi aucune pression de membres du conseil consultatif pour s'engager dans ces concertations». «Nous avons annoncé ces concertations devant tout le monde. Nous avons rencontré plusieurs personnalités», ajoutera-t-il, avant de tranquilliser ses pairs de l'opposition. «Nous allons protéger l'unité de l'opposition et sauvegarder la cohésion et l'unité de l'opposition», signalera-t-il, non sans insister sur «l'indépendance des institutions partisanes et notre souveraineté». Comme pour expliquer davantage la démarche du mouvement, Mokri soutiendra que «les patriotes sincères qui ont la crainte de Dieu et qui mettent l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération sont partout : dans les institutions de l'Etat, dans l'opposition, dans la société civile, dans les institutions médiatiques et en tout lieu». Et d'estimer que «même si présentement, le rapport de forces n'est pas actuellement en leur faveur, ils sont là», prédisant «proche le moment où toutes ces volontés nationales propres et intègres se mettront au service de l'avenir joyeux de l'Algérie».