L'entrevue qu'une délégation de la direction nationale du MSP, conduite par le président du mouvement, a eue avec le ministre d'Etat directeur de cabinet de la présidence de la République a plané sur le conclave de l'opposition, jeudi. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Certes, le sujet n'a pas été abordé lors de ce sommet de l'instance de concertation et de suivi de l'opposition jeudi en soirée au siège du nouveau parti de Ali Benflis, tant la situation dramatique prévalant dans la vallée du M'zab a été l'unique point à l'ordre du jour de ce conclave. A tel point, d'ailleurs, que les membres de l'Icso ont dû en débattre trois heures durant, de 23h à 3h du matin d'hier vendredi et le communiqué final n'a été finalisé qu'hier à la mi-journée. Mais le désappointement des membres de l'Icso se lisait aisément sur leurs visages, eux qui venaient pour la plupart d'en prendre connaissance. Un cadre d'un parti membre du Pôle des forces du changement n'a pas caché sa désapprobation de la démarche en solo du MSP. «Nous discuterons de ce point prochainement au sein de nos instances, mais personnellement, cette sortie de plus du MSP m'intrigue», avouera-t-il. Un autre membre de l'Icso, faisant partie, lui, de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, sera plus direct. «C'est vraiment un enfant dans le dos que nous fait le MSP, surtout qu'à notre niveau il a été clairement interdit tout contact d'avec le pouvoir. Et si ce dernier venait à intervenir, il devait être concerté, ce qui n'est pas le cas du MSP dont nous avons appris la démarche de se rendre à El Mouradia à quelques minutes avant l'entame du sommet de jeudi», affirmera-t-il. Et les explications de Abderezzak Mokri dans son allocution à l'ouverture de ce conclave de l'Icso, ayant trait à la situation dramatique dans la vallée du M'zab n'ont pas semblé convaincre tout le monde. Une entrevue que l'agence officielle a vite fait d'en faire part et de répercuter, précisant que « sur instruction de M. le président de la République, M. Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat directeur de cabinet de la présidence de la République, a reçu ce jour 9 juillet 2015, une délégation du MSP conduite par son président, M. Abderrezak Mokri, lequel avait sollicité il y a quelques jours une audience avec le chef de l'Etat». Et de préciser qu'à cette occasion, M. Mokri «s'est d'abord exprimé au nom de son propre parti, soulignant l'attachement de sa formation politique à la stabilité de l'Algérie et rappelant sa contribution au dénouement de la tragédie nationale à travers sa participation aux différentes institutions y compris au gouvernement». Et le président du MSP ne s'est pas limité à ce point précis puisqu'il s'est fait le «délégué» de l‘opposition en remettant à Ouyahia la Charte de la réforme politique, fruit de la conférence de Zéralda tenue le 10 juin 2014, en résumant l'objectif, celui de «bâtir un front national afin de permettre au pays de relever ses défis internes et de faire face aux dangers extérieurs». Une «offrande» que le ministre d'Etat directeur de cabinet de la présidence de la République a bien accueillie, affirmant que ledit document «sera étudié avec intérêt» surtout, a-t-il affirmé à Mokri, que «le président de la République «nourrit de la considération envers toute la classe politique y compris les partis de l'opposition».