A fin 2015, aucun bidonville n'existera dans la capitale. C'est le ministre de l'Habitat, M. Abdelmadjid Tebboune, qui l'a annoncé hier sur les ondes de la Radio Chaîne III. Selon le ministre, «l'éradication de l'habitat précaire en Algérie interviendra en 2018». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L'autre importante déclaration du premier responsable du département de l'habitat concerne le décret relatif à la cession des biens de l'Etat. Selon lui, ce décret va introduire des allégements pour plus de 500 000 propriétaires potentiels. Le ministre explique qu'à travers ce texte de loi, «on tente de réglementer une vente qui va très lentement». Il a tenu par ailleurs à rappeler qu'il y a eu «confusion» par rapport au premier décret, «lequel, dit-il, applique la même décision de cession des biens immobiliers de l'OPGI que celle qui a prévalu en 1982-1983». A propos du dernier texte, il explique qu'il a introduit un «raccourcissement énorme» de la procédure de cession qui, jusqu'alors, était soumise à un dépôt de dossier auprès d'une commission de daïra. La nouvelle procédure, assure-t-il, «est beaucoup plus simple», le nouveau décret refixant «les règles du jeu». «Le citoyen désireux d'acheter son logement dépose une simple demande auprès de l'OPGI et celle-ci s'occupera alors de toute la procédure jusqu'à la cession du logement». M. Tebboune a également indiqué que les prix de cession des logements ont été revus à la baisse, l'acquéreur ne s'acquittant, en moyenne, que de 12 000 dinars au mètre-carré, compte tenu de la zone où les habitations sont situées. Interrogé au sujet des blocages constatés dans la cession des biens de l'Etat depuis 2003 (seuls 20% des 600 000 logements, soit près de 128 000, ayant fait l'objet d'une vente), Abdelmadjid Tebboune explique cette situation par les prix «très élevés» (18 000 dinars le mètre-carré), ajoutés à une procédure d'achat «très lourde». Il assure que le nouveau décret allège, désormais, la procédure de cession d'autant que «l'acquéreur bénéficiera d'abattements, les sommes payées sous forme de loyer étant déduites du prix d'achat du logement», ainsi que d'une réduction si le prix de celui-ci est réglé d'une seule traite. Profitant de son passage sur les ondes de la Radio Chaîne 3, le ministre de l'Habitat indiquera que «la politique d'austérité envisagée dans certains secteurs ne touchera ni la santé, ni l'habitat ni l'éducation». Par ailleurs, l'invité de la Chaîne 3 a démenti l'existence de «millions de logements inoccupés dans le pays». D'après le ministre, les services concernés de son département ont recensé près de 200 000 logements «occupés soit par une tierce personne, un descendant ou bien par un non-attributaire». «Sur ce plan précis, des décisions seront prises pour régulariser cette situation», a-t-il expliqué. Il ajoutera, qu'après les conclusions de la commission qui a eu à travailler sur ce sujet, on ne peut pas voir d'un «mauvais œil une régulation des passations de ces logements entre des membres d'une même famille, l'examen des autres cas de figure ayant été confié au gouvernement». Le ministre de l'Habitat a conclu son intervention en mettant en exergue l'ambitieux plan d'action de son département, qui consiste «à achever tous les programmes déjà inscrits».