Plusieurs citoyens et estivants constatent que «les parkings informels mitoyens des plages ainsi que les ruelles avoisinantes ont été squattés de force par des énergumènes qui se sont autoproclamés maîtres des lieux, sans que les municipalités de tout le territoire de la wilaya de Tipasa n'interviennent efficacement à l'instar de plusieurs villes de la côte». Plus grave, les stationnements, sous la vigilance menaçante des gros bras, sont soumis au paiement de 100 DA sans justificatifs, sur toute la côte allant de Fouka, Douaouda jusqu'à Tipasa, c'est le même scénario qui s'applique en cette période estivale. Cette somme est malheureusement imposée sous la menace par des racketteurs à Douaouda et à Tipasa qui sous-louent ces espaces, dans l'ignorance totale des lois et règlements. Dans les années 1960 et 1970, les gardiens officiels étaient généralement âgés, retraités et munis d'un brassard. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, en l'absence de réglementation ! Cependant, il est heureux de constater que les vigiles auto-désignés de Hadjout, Ahmer El Aïn et Koléa, ont pratiquement été éliminés et ont disparu, au grand bonheur des automobilistes. Sur la côte cherchelloise, allant de Cap Blanc jusqu'à Cap-Rouge et au-delà, jusqu'à Hadjret Ennous, quelques individus ont construit illicitement des cabanons au bord de la plage pour s'adonner à la revente, soit des sandwichs ou des cigarettes, en interdisant directement l'accès piéton aux estivants en barricadant leur territoire et en ne laissant qu'un mince filet de plage pour y accéder. Plus grave, on nous rapporte qu'au lieudit, «Veau Marin» entre Hadjret Ennous et Sidi Ghilès, des individus, ayant leurs champs mitoyens des plages, ont directement bloqué et interdit l'accès à ces plages. Récemment, la portion rocheuse de Cap-Blanc, située à l'est de Cherchell, occupée chaque saison estivale et depuis plusieurs années par des individus , ayant clôturé les accès, ont été récemment sommés de quitter ces campings sauvages ,par les forces de sécurité. La même interdiction a été appliquée aux campings sauvages de Damous, Larhat, Béni Haoua, Gouraya et Oued Sebt, dont les indus occupants, furent aussi sommés manu militari de décamper. Il convient de rappeler, par ailleurs, que cette pratique illégale, d'occupation de l'espace maritime s'est opérée par la grâce d'un laxisme latent au vu et au su des élus et sans une quelconque intervention de leur part, car ils s'estiment «non concernés» et affirment tout de go «ce n'est pas à nous d'assurer la sécurité et l'ordre», déclare l'un de ces élus. A Cherchell, des individus ont squatté des portions de plage, au vu et au su de tout le monde et s'apprêtent à construire des locaux en dur, en délimitant avec force, violence et chiens bergers à l'appui des portions de territoires de sable fin et dorés et gare à ceux qui se plaignent ! Ces agissements anarchiques, non sanctionnés par ceux qui sont censés appliquer l'ordre et la loi, favorisent l'émergence de mécontentements citoyens. Les élus et les communes qui sont les responsables directs de la poussée de ce racket éludent la réglementation en plantant leur tête sous terre, à l'instar des autruches, en se cachant les yeux et le visage. Des citoyens iront jusqu'à affirmer, «c'est une maffia qui gère ces espaces». Si l'initiative émanant de la directive ministérielle fixant le nombre de concessions des plages les plus importantes en termes d'affluence lors de cette saison estivale avait suscité une certaine satisfaction citoyenne, il y'a le revers de la médaille, car le citoyen se trouve toujours confronté au diktat imposé par de pseudo-concessionnaires n'ayant quelquefois que de simples autorisations verbales délivrées à titre de privilège. Ces barons de la plage se comportent en seigneurs des lieux et de la mer durant plusieurs années, et, malheureusement, continuent à s'accaparer en toute impunité des surfaces entières du domaine maritime. Certains iront jusqu'à construire des villas et des commerces à moins de 100 mètres, notamment El Beldj, Chenoua et El Hamdania. Lors de l'accès à la plage, les estivants et leurs enfants se retrouvent confrontés au calvaire du stationnement, des «surveillants», portant un gilet bariolé avec sifflet à l'appui, vous mettent sous le menton un ticket imprimé illégalement «légalisant l'accès à la plage» et dans l'autre main, une matraque. Ainsi, les citoyens dans leur grande majorité sont contraints de payer la rançon qu'on leur impose sous la menace. Certains diront «c'est le western». S'agissant de la concession des plages, certains estivants se sont interrogés sur la finalité de cette formule qui a débouché dans beaucoup de cas , sur le contournement de l'accès gratuit aux plages. Ainsi, ces concessionnaires «gardiens» qui ont imposé leur diktat depuis plusieurs années, à coups de matraques et de chiens bergers régissent l'accès des plages et les parkings, en sous-louant leur droit d'accès cédé par la commune. Ainsi, depuis plusieurs années, se rendre en famille à la plage est devenu risqué et aventureux. A la question de savoir comment sont acquis les droits de gestion des plages, des jeunes de Gouraya, de Messelmoun et de Oued Sebt ont affirmé «nous avons soumissionné et on a eu le marché pour plusieurs millions qu'on doit récupérer !» Avec des milliers de kilomètres de côtes, notre pays peut se targuer d'être l'un des pays ayant les plus beaux et les plus riches rivages du continent. Mais des mercenaires taxent les activités supposées être gratuites et découragent les petites bourses, en imposant des sommes qui dépassent l'entendement. Rappelons, à cet égard, que l'article 13 de la loi 03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales d'utilisation et d'exploitation touristiques des plages indique que «l' exploitation touristique des plages est interdite sans l'obtention du droit de concession», en précisant que «tous les équipements installés au niveau de la plage exploitée, sans droit de concession, sont enlevés à la charge du contrevenant». Plus loin, ce texte de loi fait «obligation de délimiter toute plage ouverte à la baignade qui doit disposer d'un plan d'aménagement déterminant les différentes zones d'occupation, les infrastructures, les équipements et les divers usages, y compris la ou les parties non soumises à la concession ». S'agissant de la nature de l'accès, la loi indique que «l'accès gratuit aux plages devra être affiché sur des pancartes par les services de la commune».