Se déplacer avec son staff pour visiter le Salon régional de l'artisanat de Annaba, discuter avec les artisans et coopératives artisanales représentatifs de plusieurs régions du pays, principalement celles du Sud, et prendre note de ce que son département devrait faire pour répondre aux attentes des uns et des autres, tel a été le but visé hier par la ministre déléguée auprès du ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'artisanat Aïcha Tagabou. Accompagnée par Toufik Mezhoud, nouveau secrétaire général de la wilaya de Annaba, représentant le wali nommé et non encore installé officiellement, la représentante du gouvernement était dans l'aprèsmidi de ce dernier lundi dans cette wilaya après celle effectuée dans la wilaya d'El Tarf. A Annaba, la ministre était très attendue. C'est en tout cas ce qu'avaient affirmé plusieurs animateurs de la chambre artisanale. Ces derniers s'étaient préparés à soumettre à la représentante du gouvernement un programme visant à généraliser la certification, les normes d'application obligatoire, la labellisation et la marque collective de certification des produits artisanaux algériens. Il était également question de consolidation de la liste normative et de marques collectives de certification garantissant les produits de la poterie-céramique à usage culinaire, la babouche algérienne, le fusil traditionnel, la tapisserie sous toutes ses formes jusqu'à la bijouterie traditionnelle et autres produits artisanaux. Beaucoup d'autres préoccupations des artisans devaient être soumises à la ministre. Il s'agit notamment des locaux-ateliers et autres destinés à l'exposition et à la commercialisation de ces produits en bordure des routes nationales, autoroutes, complexes et villages touristiques ou lors des Salons régionaux et nationaux. Même si elle a démontré une grande attention aux affirmations des artisans, Aïcha Tagabou a tout de même souligné que les activités artisanales sont un moyen de création des conditions propices à l'amélioration de la qualité des produits et des revenus des artisans. Tout autant que les salons de quelque envergure que ce soit et les rencontres qui sont un facteur d'augmentation des échanges d'idées entre les artisans et les clients. Selon des indiscrétions proches du département de l'artisanat, il est envisagé à très court terme, la réactualisation du plan national de développement de l'artisanat. Il y est prévu d'impulser l'amélioration des conditions de travail et l'environnement des artisans et d'assurer une large couverture des besoins en produits artisanaux du territoire national aussi bien en milieu urbain que rural. C'est, d'ailleurs, dans ce cadre qu'il serait question de création et de réhabilitation d'espaces de production et de commercialisation comme les complexes artisanaux, villages d'artisans, zones d'activités artisanales, tanneries, espaces de commercialisation et de vente, espaces d'exposition... L'approche ciblerait également la femme artisane en milieu rural et ce, à travers les maisons d'artisanes à réaliser sur tout le territoire national. Au contact des exposants au Salon de Annaba, la ministre a parlé de la formation. Elle a estimé que cet aspect est un vecteur et un levier d'amélioration de l'employabilité et de mise à niveau des compétences des ateliers artisanaux. Elle a estimé nécessaire la multiplication des actions de formation professionnelle dans la perspective de développer davantage les activités artisanales et d'adapter les capacités de production aux réalités des marchés. Pour de nombreux acteurs du secteur touristique, la formation dans le domaine artisanal ne pourrait être complète que s'il est créé une Académie des arts traditionnels. Cet aspect est incontournable pour le développement réel de l'artisanat algérien. Elle devrait être conçue comme étant un établissement d'enseignement supérieur de l'artisanat appelé à former des cadres dans les domaines de l'habitat traditionnel, du bois, des métaux, du cuir, du tissage et de la calligraphie.