Dans une insoutenable douleur, le cinéma et la télévision arabes viennent de perdre un de leurs plus grands noms : Nour El-Chérif. La star est décédée mardi dernier à l'hôpital Assafa du Caire à l'âge de 69 ans, après un long combat contre la maladie. Ses obsèques ont eu lieu le jeudi 13 août dans la ville du 6-Octobre, au Caire, en présence d'un grand nombre d'artistes et de personnalités de divers horizons. Parmi les plus attristés de ses amis, son fidèle et vieil ami l'acteur Adel Imam, qui avait reporté le mariage de ses deux enfants en annonçant : «Comment pourrais-je penser à la fête quand j'ai perdu mon ami, mon compagnon et mon frère ?» Après un long combat contre le cancer des poumons, le célèbre acteur égyptien Nour El-Chérif nous a quittés, mardi 12 août à l'hôpital Assafa du Caire à l'âge de 69 ans. Il souffrait aussi de problèmes de circulation sanguine, depuis le mois de janvier dernier, chose qui avait nécessité son transfert à un hôpital de Londres en Angleterre. Quelques mois après son retour en Egypte, l'état de santé de Nour El-Chérif s'était encore détérioré. Durant un mois, il fut cloué au lit, avant d'être encore une fois admis dans un hôpital du Caire où il avait rendu l'âme. De son vrai nom Mohamed Jaber Mohamed Abdallah, Nour El-Cherif est né le 24 avril 1946, à Sayida Zaïnab, au Caire. Nour El Chérif a eu un parcours artistique remarquable dans le cinéma et la télévision égyptienne avec quelques participations au théâtre. Son parcours est souvent ponctué d'illustrations attrayantes avec la voix si pleine et éloquente du maître. Ici, on parle de l'œuvre d'un acteur qui a su expérimenter les facettes les plus inattendues de la nature humaine mettant l'accent sur la poésie, la joie de vivre, la simplicité de l'existence, les relations humaines au-delà des clivages idéologiques. Passionné par l'art depuis sa tendre enfance, il a eu ses premiers rôles dans le théâtre et le cinéma après avoir obtenu un diplôme de l'Institut des arts dramatiques. Révélé en 1967 dans Qasr el shawk (le Palais du désir), adaptation de la trilogie du Caire de Naguib Mahfouz, Nour El Cherif a joué dans plus de 170 films pour le cinéma et la télévision. Depuis, dans chacune des apparitions de Nour El-Chérif aux petit et grand écrans, il y avait une inflexible et solidaire vision du monde et de la poésie qui se manifestait. Sa filmographie est très riche à plus d'un titre. Il suffit de citer Qasr el shawk (1967), Medinet el samt (1973), Lastu shaytanan wala malakan (1980), Leila sakhina (1986) ou encore L'immeuble Yacoubian (2006) et El Massir (Le Destin, 1997). Le défunt a également incarné le rôle principal dans une centaine de séries télévisées dont Haroun al-Rachid, Aïlat alhaj Metwalli, Omar Ibn Abdelaziz, Al attar wa sbaa banat, ou Arafa al bahr. Il a été parmi les acteurs les plus célèbres de sa génération, ce qui lui a valu d'être récompensé par plusieurs prix de festivals égyptiens et arabes. Nour El-Chérif a été marié à l'actrice Boussy de 1972 à 2006. Le couple a eu deux filles, Sarah et May. Sarah, devenue réalisatrice, a réussi à réunir de nouveau ses parents à l'occasion d'un film et de son mariage. Dans sa riche carrière artistique, Nour El-Chérif a obtenu plusieurs récompenses, notamment le Prix de la meilleure interprétation masculine pour son rôle dans le film Layla sakhina, le prix du Festival de New Delhi pour le film Le chauffeur d'autobus, ainsi que trois prix pour Ya rab touba et deux prix pour Ashaytan yaadd. Au total, Nour El-Chérif a remporté 50 prix dans des festivals nationaux et internationaux en plus des hommages. C'est pourquoi on le surnommait «Le chasseur de prix».