Quand bien même les orages du mois d'août restent catastrophiques pour bon nombre de localités, notamment quand ils sont violents et ils le sont depuis assez longtemps au regard du réchauffement de la planète, principale cause de tous ces dysfonctionnements climatiques, il n'en demeure pas moins que les défaillances humaines en pareilles circonstances, aggravent ce genre de sinistre par une gestion des plus chaotiques. Les leçons ne semblent guère avoir été retenues, du moins en ce qui concerne les avaloirs, pourtant simples à faire et prévus dans les budgets de toutes les mairies de la République. D'ailleurs, hier matin, les autorités locales et à leur tête le wali de Constantine, ont tenu une réunion d'urgence au siège du cabinet de la wilaya avec l'ensemble des P/APC de la wilaya pour un premier état des lieux et du bilan arrêté par la Protection civile. Une sortie de toute la délégation conduite par le wali s'est déplacée au niveau des deux localités touchées par les inondations qui ont frappé hier la wilaya de Constantine, pour justement s'enquérir de la situation et arrêter les mesures qui s'imposent, notamment avec l'intervention des moyens humains et matériels de la Direction des travaux publics. Sur ce point, il est à noter que des dégâts importants ont été subis par plusieurs accès des localités de Ali Mendjeli et El Khroub, notamment le lieu-dit «Les quatre chemins» qui a connu de fortes dégradations. Les travaux se poursuivaient en milieu d'après-midi et ce à plusieurs niveaux des deux localités. En effet, ce qui s'est passé avant-hier au niveau de Ali Mendjeli et El Khroub témoigne d'un laisser-aller des autorités locales à prévoir ces inondations, connues de tous en pareille saison. Le bilan est lourd, quoi qu'on dise, trois décès dont deux femmes et un adolescent de seize ans et ce, dans des circonstances qu'il faut décrypter minutieusement. Pour les deux femmes, âgées respectivement de 40 et 21 ans, elles étaient dans un atelier de confection situé au rez-de-chaussée d'un immeuble qui a vu une déferlante d'eau de pluie très importante, ce qui a causé une inondation qui a emporté ces deux dames. L'adolescent, quant à lui, et selon les informations que nous avons pu recueillir de la cellule de communication de la Protection civile, il s'agit d'une électrocution causée par la foudre selon les premières analyses mais reste à confirmer par l'enquête qui a été ouverte. Les dégâts matériels sont tout aussi lourds, puisque l'on dénombre quinze voitures endommagées, pour la plupart emportées par les eaux en furie, selon des témoignages, les occupants de ces véhicules ont dû abandonner ces derniers qui furent retrouvés à plus de huit kilomètres du point d'impact, à savoir du lieu-dit Les quatre chemins sis à Ali Mendjeli jusqu' à la cité Zouaghi. Selon d'autres informations recueillies de la Protection civile, plusieurs poteaux électriques ont été arrachés, notamment à la cité Chihani Bachir, au niveau d'El Khroub, ce qui a fait craindre le pire pour les habitants qui, sans l'intervention rapide des services de la Sonelgaz, le bilan aurait été encore plus lourd. Par ailleurs, les mêmes sources nous ont indiquées que les pluies étaient si abondantes que le lit de l'oued Boumerzoug a dévié, une crue engendrée par plus de 90 millimètres en une heure, chiffre avancé par les services de l'Office national de la météorologie (ONM), selon cette même source, c'est l'équivalent de toutes les précipitations enregistrées durant tout l'été. Les mêmes sources annoncent pour la journée d'aujourd'hui et de demain des orages de même intensité sur la région Est du pays et particulièrement dans le constantinois, c'est dire que ce n'est que le début d'un processus climatique, qui, selon les explications des services de la météo, sont dus à un changement de cycle de saisons. En revanche et comme nous l'avons souligné plus haut, ces inondations ont été surtout aggravées par le manque d'entretien des avaloirs de toutes ces localités, ce qui a entraîné une montée des eaux spectaculaire et très rapide. La délégation conduite par le wali va certainement mettre à nu la responsabilité des autorités locales pour voir si elles ont pris les mesures concernant le curage de ces avaloirs. Les services de la SEACO sont aussi concernés par ces actions, puisqu'ils ont la charge de curer ces avaloirs en temps voulu, pour éviter ces catastrophes ou du moins les atténuer. La responsabilité des services des travaux publics est aussi engagée, notamment à travers tous ces chantiers menés au niveau de la wilaya, particulièrement ces accès qui n'ont que le nom, car à chaque précipitation, ces mêmes accès sont obstrués, entraînant une paralysie du trafic routier qui dure assez longtemps. D'ailleurs, tous les services cités plus haut mènent des actions, conjointement de reconnaissance, de nettoyage et l'enlèvement de toutes ces eaux en furie, cela risque de durer des jours pour certaines localités très touchées. Il reste à espérer que tout cela va être terminé assez rapidement car, comme nous l'avons souligné, les services de la météo annoncent d'autres orages tout aussi violents.