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TERRES AGRICOLES DETOURNEES DE LEUR VOCATION
Bouchaoui, la mainmise des "pontes"
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 01 - 2005

D�s que nous rentrons dans la petite ville de Bouchaoui nous sommes tout de suite frapp�s par le contraste qu'offre cette localit�.
D'un c�t� un centre-ville dans un �tat lamentable avec son lot de routes d�fonc�e et poussi�reuses, des constructions hideuses et illicites, des bidonvilles mis�reux et des habitations pr�caires, et de l'autre, une r�sidence d'Etat o� est concentr�e la nomenklatura alg�rienne, des villas cossues et autres ensembles immobiliers grand standing �rig�s � la p�riph�rie. En somme, une preuve palpable d'une soci�t� � deux vitesses avec ses clivages sociaux criants. Situ�e � une vingtaine de kilom�tres � l'ouest d'Alger, cette r�gion agricole par excellence avec ses 1850 hectares est une parfaite illustration de la mauvaise gestion o� client�lisme, n�potisme, passe-droit, corruption et impunit� se sont �rig�s en mode de gouvernance des ann�es durant. R�sultat : des dizaines d'hectares de terre agricoles destin�es � �tre travaill�es dans le cadre d'exploitation agricoles collectives ou individuelles (EAC/EAI) ont �t� accapar�s par des individus, biens introduits dans le syst�me, ayant le bras long ou tout simplement bourr�es de frics devenus du jour au lendemain de "grand propri�taire terriens". De fait, Bouchaoui s'est transform� en un laps de temps tr�s court en un immense chantier o� des ensembles immobiliers inesth�tiques et villas cossues poussent comme des champignons. Au centre-ville, nous rencontrons par hasard K. M. membre du comit� de quartier. "Bouchaoui est un ville abandonn�e et oubli�e", lance-t-il d'embl�e. Notre guide nous emm�ne faire un tour en ville. "L� c'est un ancien g�n�ral, ici c'est un ancien wali, l�-bas c'est une ancienne ministre…". K. M, nous montre les exploitations agricoles ayant �t� "reprises par des pontes aupr�s de simples agriculteurs moyennant plusieurs millions de dinars sonnantes et tr�buchantes". Ces derniers, une fois l'acte de jouissance en main, proc�dent � la cl�ture imm�diate de "leur" terrain. Des murs hauts et hideux sont ainsi dress�s autour de la propri�t� et qu'on voit dans les quatre coins de Bouchaoui. Elles sont une dizaines �parpill�es sur tout le territoire de la localit�. Cens�e servir de terres agricoles, ces parcelles sont pour la plupart laiss�es en jach�re. "Avec des moyens financiers limit�s, la plupart des agriculteurs succombent � la tentation et c�dent leur droit de jouissance", affirme notre interlocuteur. "Il s'agit ni plus ni moins que d'une vente cach�e bien �videmment sans que la somme de la transaction soit d�clar�e chez le notaire" pr�cise-t-il. Mieux encore, K. M. affirme que des �difices publics, l'�cole primaire, le coll�ge, ainsi que l'annexe de la mairie sont construits sur des terrains non encore r�gularis�es car "elles appartiennent toujours au minist�re de l'Agriculture". A l'est de la ville, la fameuse for�t de Bouchaoui, qui fait le bonheur des sportifs et des familles alg�roises, a �t� en partie ras�e "pour laisser place � des logements de fonction destin�s aux militaires". Des habitants de certaines fermes nous ont �galement affirm� que "des individus font souvent irruption en �t� dans les exploitations agricoles pour prendre des photos des lieux". A la sortie nord de la ville, une cit�, dortoir d'une dizaine de b�timents se dresse sur des terres agricoles. A quelques encablures un ensemble immobilier o� des gens vivent sans eau courante ni �lectricit�. Pour K.M., toues ces anomalies trouvent leur cause dans la corruption " la tchippa comme on dit". Selon lui "les entrepreneurs � qui on a confi�s ses projets viennent tous des autres r�gions du pays". "N'y a-t-il pas des entrepreneurs � Alger ?" s'interroge-t-il. "Mais � qui se plaindre !". A la da�ra de Ch�raga dont rel�ve la localit� de Bouchaoui, "on ne veut pas entendre parler de �a. Pour eux sur les 34 km2 que compte la circonscription de Ch�raga, Bouchaoui est tou simplement exclu". En attendant que "tous ceux qui ont �t� impliqu�s dans ce dossier et se sont enrichis suite aux malversations concernant cette affaire r�pondront de leurs actes devant la justice" et que "les terres soient rendues � leur propri�taire l�gal : le peuple" — dixit le ministre de la Justice, Garde des sceaux —, force est de constater que devant l'ampleur des d�g�ts engendr�s par des ann�es de gestion catastrophique du foncier dans cette localit� que les d�clarations de Ta�eb Bela�z" ne s'av�rent �tre qu'un vœu pieux. "Des hommes d'affaires m'ont propos� 3 milliards". M. Ahmed nous l'appellerons ainsi pour pr�server son anonymat est un agriculteur qui g�re une exploitation agricole commune (EAC) s'�tendant sur 13 ha situ�e � l'entr�e ouest de la ville de Bouchaoui. Il exploite avec ses deux associ�s cette terre agricole depuis 1987. L'ann�e o� l'Etat a pris la d�cision d'octroyer un droit de jouissance perp�tuel conform�ment � la loi n�87- 19. "J'ai �t� plusieurs fois approch� par des hommes d'affaires, des personnes biens plac�es afin que je leur c�de ces terres". "J'ai refus� de me plier � leurs exigences car l'agriculture, c'est ma vie. La preuve, 18 ans apr�s avoir commenc� � jouir de ces 13 ha, je continue � les cultiver", souligne-t-il. Selon Ahmed, les personnes qui sont venu le voir lui ont propos� "un lot de terrain ailleurs, de diviser l'EAC en plusieurs lots et de lui en donner trois ou quatre". Ahmed atteste en outre que des responsables de Union Bank sont venu "me voir et m'ont demand� de leur c�der le terrain contre trois milliards de centimes". Lotfi M�rad

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