La démographie galopante qui existe actuellement dans notre pays pousse la population vers l'exode rural, donnant ainsi naissance à des milliers de bidonvilles dans les grandes villes du pays. Effectivement les populations rurales avaient fui leurs terres d'origine, notamment la campagne; Parmices personnes, une très pauvre catégorie de gens qui avaient trouvé refuge dans toutes les zones extra-muros des régions de l'est, du centre et de l'ouest, contribuant ainsi à défigurer le paysage en acceptant de vivre dans un cadre lamentable et dégradant. Ces milliers de familles s'entassent les unes sur les autres dans un taudis construit anarchiquement que la Nouvelle République a localisé à Bouzaroura, Chaiba, El Bouni, El M'haffer, Chapuis, Sidi Salem, Boukhadra et d'autres endroits encore du chef- lieu de la wilaya de Annaba. Soit, révele-t-on, plus de 5 000 baraques réparties à travers 20 sites, la région de Boukhadra comptant à elle seule plus de 700 habitations précaires. Pour ce qui concerne les localités de Sidi Salem, Chaiba, Sidi Amar, El Fakharine , Bouhdid et Pont Blanc à Annaba, celles-ci regroupent la plus grande partie du parc de bidonvilles à l'échelle de la wilaya, estimé à 2 500 baraques, indique-t-on auprès du DLEP. Les derniers chiffres font état dans ce cadre de près de 20 000 baraques implantées un peu partout à la périphérie de la ville. Au lieu-dit Pont Blanc, Chaiba, Bouzaroura, les baraques poussent comme des champignons alignées en forme de carré et fabriquées avec des barres de fer, de la brique du parpaing et des toitures en zinc et en tôle. Triste est vraiment le sort réservé à leurs pauvres enfants qui sont malades dans la plupart des cas mais aussi et surtout privés d'école. Ces milliers de familles ne peuvent cependant prouver leur droit de propriété car elles ne possèdent aucun acte. Devant cet état de fait, le tissu urbain de la ville est caractérisé par une profusion incroyable de constructions illicites. Le phénomène a pris des proportions inquiétantes et les autorités devraient s'empresser de trouver une solution à ce problème. Aujourd'hui le moindre espace vital, la moindre poche sont envahis par des constructions hideuses qui défigurent l'ensemble de la ville. Surtout, de nombreuses constructions pourtant interdites furent autorisées en dépit des lois urbanistiques existantes. A ce sujet il faut signaler qu'en ce début du mois d'avril, un certain nombre de citoyens venant des zones avoisinantes se sont emparés de quelques lots de terrain situés dans les cités d'El Abtal et de Rym, à l'ouest de la ville, pour procéder à des constructions anarchiques dans le but évident de les revendre par la suite. Le respect de la réglementation en matière d'urbanisme est du ressort de l'inspecteur de l'urbanisme qui doit intervenir dès qu'un cas d'infraction lui est signalé. Une fois le PV d'injonction établi et l'arrêt immédiat des travaux ordonné, le maire ordonne par arrêté la démolition. Nous nous sommes rapprochés de certains occupants dans quelques cités de la wilaya où ceux qui y résident depuis 3 et 5 ans nous ont fait savoir qu'ils vivent chaque hive ravec la peur au ventre et ils font l' impossible pour résister à une grande misère et à la saleté qui a envahi les lieux . « Nous avons peur pour nos petits-enfants victimes du système ! Comment voulez –vous qu'on vote, et voter pour qui d'ailleurs ? Mais regardez donc nos conditions de vie ! La situation est terrible et je ne peux rien faire pour sortir mes enfants de cet endroit maudit ! » nous dit l'air désespéré et avec une réelle rancœur un père de famille qui n'a qu'une seule idée en tête : ramener le gaz butane et l'eau potable avant la tombée de la nuit. Nous avons pu constater avec stupeur que les enfants pataugeaient pieds nus dans la boue, s'exposant ainsi à toutes sortes de maladies très graves faute d'assainissement. Les eaux usées coulent en effet à ciel ouvert, favorisant ainsi l'apparition d'épidémies. C'est désolant de voir des personnes s'armer de jerricans d'eau faisant le trajet aller-retour plusieurs fois par jour . Dans ce contexte, il faut noter que sur les 22 000 baraques enregistrées, t près de 170 000 personnes y vivent, représentant 20 000 familles ... Pourtant, indique-t-on, des milliers de logements neufs ont été distribués à Sidi Salem, Boukhadra, Rym, Annaba..., afin d'éradiquer ce problème épineux. Une enquête réalisée dans la commune de Boukhadra a relevé que plusieurs logements, locaux commerciaux et lots de terrain ont fait l'objet de désistement en contrepartie de fortes sommes d'argent. Les conclusions de cette enquête finiront probablement dans les archives tout comme les précédentes d'ailleurs, car impliquant quelques anciens élus et hauts responsables. Plus de 1 960 logements pour 24 000 demandes ont été libérés durant le début de l'année 2011 tout en procédant à la démolition des habitations précaires. concernant la commune d'El Hadjar, distante de 10 km , un quota de 230 logements LSP sera distribué dans cette localité jeudi prochain pour des centaines de familles qui résident dans des baraques dans cette région, indique-t-on. Lutter contre cette crise nationale n'est pas facile. Cela exige de sévères sanctions judiciaires contre les nombreux trafiquants qui activent dans le secteur de l'urbanisme pour lesquels des mesures urgentes doivent être mises en œuvre pour arrêter ces pratiques qui menacent notre environnement, notre culture et notre société. Oki Faouzi