L'aveu est du premier responsable du secteur, l'enseignement professionnel est un échec latent et nécessite, de ce fait, d'être repensé pour jouer son rôle dans le développement et l'activité économiques du pays comme il lui a été assigné. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «L'option de l'enseignement professionnel qui constitue un des segments du système éducatif national n'a pas répondu aux objectifs qui lui ont été assignés à son lancement par la commission nationale des réformes», soutenait, hier mardi, le ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels. Une réalité que reflète amplement le nombre insignifiant de collégiens orientés vers cette option, du fait, explique Mohamed Mébarki au forum du quotidien El Moudjahid, de la «nature des deux diplômes délivrés (DEP I et DEP II), n'ouvrant pas suffisamment de possibilités d'accès au monde du travail», car «pas suffisamment connus des employeurs publics et privés et de la Fonction publique». Autre écueil, ceux qui suivent actuellement l'enseignement professionnel ne peuvent accéder à l'université s'ils le désirent. D'où, ajoute le ministre, la «réticence» de nombre de collégiens à opter pour cet enseignement. Et de mettre le doigt sur cette «très mauvaise orientation du moyen au secondaire, avec cet entêtement à envoyer d'office les élèves au lycée». Cette «tare» de l'enseignement et de la formation professionnels se greffe à une autre, plus générale, ce peu d'engouement que suscite plus globalement le secteur. Un «phénomène» que Mebarki justifie par des considérations sociétales, un contexte historique et des réalités socioéconomiques qui ont totalement changé. Seulement, le ministre se dit optimiste quant au renversement de la tendance, se fiant à des statistiques toutes récentes faisant ressortir de «plus en plus de bacheliers qui optent pour des cycles de formation professionnelle (technicien supérieur) notamment, faisant part, dans ce sillage, d'une réflexion à engager pour étudier de près cette situation. Il estime, à ce propos, que le bac professionnel «ne peut constituer la solution, du moins pour le moment». Mebarki annonce dans cette dynamique de redorer le blason du secteur, la création de centres d'excellence en partenariat avec des partenaires publics et privés dont des étrangers. Une option qui tient compte, ajoute-t-il, de réalités locales à l'effet, explique-t-il encore, d'une démarche de partenariat adoptée par le secteur de la formation professionnelle dans le but de «faire adhérer le secteur économique public et privé aux différentes étapes du processus de formation professionnelle». Au titre de la nouvelle rentrée professionnelle prévue le 27 septembre prochain, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels parle de 4 nouvelles spécialités (culture des plantes médicinales et aromatiques, travaux géotechniques, travaux publics et ouvrages d'art, laborantin mines et carrières), qui s'ajoutent à la nomenclature nationale qui en comptait 440 spécialités.