L'arrêt total du haut-fourneau n°2 du complexe ArcelorMittal El Hadjar, il y a une semaine, pour une durée de plus de cent jours, constitue le prélude à la concrétisation du plan d'investissement qui a démarré hier. Ce plan prévoit la réhabilitation et la modernisation de l'ensemble des installations de l'usine, en particulier la zone chaude. Dans le bulletin infos usine n°70, le directeur général d'ArcelorMittal Algérie annonçant le début de ce plan, estime que «cet important projet d'investissement va nous permettre d'augmenter notre capacité de production et renouer avec les bonnes performances en vue d'assurer la pérennité de l'entreprise». Il précisera que durant la période d'arrêt de la zone chaude, «nos employés sont appelés à se mobiliser et à travailler en équipes afin de réussir le projet dans les délais prévus». Ce qui nécessitera, selon lui, «une mobilité du personnel et une grande disponibilité. D'où la mise en place d'un programme de formation du personnel visant à mettre à niveau les compétences techniques et managériales et maîtriser les nouvelles technologies des installations modernisées. Invitant les travailleurs internes et des entreprises sous-traitantes au strict respect des règles de sécurité de l'usine pour éviter tout accident, le DG fait savoir que dans l'attente du redémarrage de la zone chaude, «les laminoirs des produits plats et longs continuent à produire en utilisant des brames et billettes importées, pour répondre aux besoins du marché». Pour d'anciens sidérurgistes, ces importations dureront près d'une année, le temps nécessaire au redémarrage de la zone chaude (PMA, HF, aciéries). Dans un autre chapitre et concernant ArcelorMittal pipes & tubes Algéria (Ampa), ex)tuberie sans soudure (TSS), dont l'unité est implantée à l'intérieur du complexe d'El Hadjar, le bras de fer continue entre les travailleurs en grève totale et illimitée depuis fin avril écoulé et la direction générale. Le capital social de cette unité est détenu à hauteur de 70% par l'indien ArcelorMittal et le reste, soit 30%, relève de l'entreprise étatique Sider. Dans ce conflit qui s'éternise, la quarantaine de salariés suspendus poursuivent leur grève de la faim entamée depuis une semaine. La santé de plusieurs d'entre eux est inquiétante. Campant à l'intérieur du complexe, ces grévistes de la faim ont dénoncé à travers leurs représentants syndicaux la façon dont ils sont traités par l'employeur. Leurs revendications portent uniquement sur le règlement de deux indemnités sur les 22 de la plateforme initiale. Il s'agit des indemnités de panier et de la femme au foyer. Leur employeur refuse de répondre à leurs revendications, arguant un manque de moyens financiers.