Les commerçants mobilisés pour assurer la permanence les jours de l'Aïd El-Adha ont assuré le service. Selon un premier bilan, l'adhésion des commerçants concernés à l'obligation légale semble quasi-totale. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - «Selon les informations dont nous disposons, tous les commerçants retenus pour la permanence de l'Aïd ont assuré le service», assurait jeudi dernier le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, qui a inspecté le programme de ces permanences dans plusieurs quartiers du centre de la capitale. Le ministère du Commerce avait réquisitionné 32 689 commerçants, dont 6 137 dans la wilaya d'Alger, durant les deux jours de l'Aïd El Adha pour assurer l'approvisionnement des citoyens en produits de base sur l'ensemble des wilayas. Il s'agit de 4 976 boulangers, de 20 148 commerçants activant dans l'alimentation générale et les fruits et légumes, de 7 155 opérateurs dans des activités diverses et de 410 unités de production dont 179 laiteries, 259 minoteries et 32 unités d'eau minérale. Rappelons que la réquisition de commerçants durant les fêtes religieuses et nationales est devenue obligatoire depuis 2013, en application de la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales. Certes, des commerçants concernés par la permanence ont déploré le fait que les autorités les obligent à garder leurs magasins ouverts du matin au soir, y compris au moment du sacrifice du mouton de l'Aïd. «Chez nous, la permanence des commerçants est une jeune expérience. Elle remonte à trois ans. Avant, on ne mobilisait pas les gens dans ces circonstances», estimera Bakhti Belaïb, cité par l'agence nationale de presse. Cela étant, le ministre du Commerce conditionne la réussite de cette opération et son inscription dans la durée «l'adhésion consciente et volontaire des commerçants eux-mêmes». Le ministre du Commerce considère ainsi que «ce n'est pas avec la menace qu'on va mobiliser les gens. Il faut d'abord essayer de les sensibiliser. Etre commerçant, c'est assurer un service public». Interrogé sur le sort réservé aux récalcitrants qui pourraient quitter le service avant la fin de la permanence vendredi soir, M. Belaïb a indiqué qu'«en principe, dès lors qu'on est réquisitionné pour ces permanences de l'Aïd, le fait de ne pas obtempérer constitue une infraction». Cela étant, «il faut attendre qu'on fasse le bilan de l'opération. Ceux qui n'auront pas répondu à la réquisition risquent de voir leurs magasins fermés pour une certaine période», avertit le ministre du Commerce. Notons que la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois assortie d'une amende allant de 30 000 à 200 000 dinars contre les contrevenants. Un bilan qui semblait positif hier, seconde journée de la fête de l'Aïd El-Adha, dans la mesure où l'adhésion des commerçants réquisitionnés semblait quasi-totale. Se référant aux données recueillies dans une trentaine de wilayas, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, a indiqué que plus de 95% des distributeurs mobilisés se seraient conformés à l'obligation. Toutefois, le déroulement de l'opération a été contrarié, relèvera le porte-parole de l'Union, par l'absence d'affichage des listes des commerçants concernés au niveau de certaines communes, les comportements exagérés de certains consommateurs ainsi qu'une certaine rupture de la chaîne de distribution des produits agricoles, notamment les fruits et légumes, en raison de l'absence d'implication de certains producteurs. Ce qui a pu générer, dans certains endroits, des pénuries et/ou des hausses de prix. En attendant le bilan définitif pour l'Aïd El-Adha, rappelons que 99,73% des 27 114 commerçants réquisitionnés durant les deux jours de l'Aïd El Fitr dernier avaient respecté le programme des permanences, selon le ministère du Commerce.