La situation s'enlise à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa où la colère des enseignants ne cesse d'augmenter suite à la décision du conseil de direction de l'université de délocaliser la Faculté des sciences exactes vers le nouveau campus d'Amizour, nouvellement construit. Alors que plus de 200 enseignants ont entamé un mouvement de grève illimité, une forte grogne a gagné les étudiants qui sont montés au créneau pour dénoncer la décision de délocaliser leur Faculté vers le campus Amizour. Solidaires avec les enseignants grévistes, les étudiants ont décidé d'investir la rue aujourd'hui à travers une marche qui s'ébranlera du campus Targa-Ouzemmour vers le siège de la Wilaya où un sit-in est programmé pour faire entendre leur voix et attirer l'attention du wali quant à leur refus de rejoindre le nouveau campus d'Amizour. Les enseignants de la Faculté des sciences exactes de l'université A. Mira de Béjaïa ont interpellé le ministre de l'Enseignement supérieur, à travers une lettre ouverte , afin de désamorcer la situation «critique et explosive» qui prévaut au sein de leur université. «Il ne vous échappe pas que le campus d'Amizour a été pensé et conçu pour abriter la Faculté de droit et des sciences juridiques. Le 27 juillet 2015, en plein congé d'été, monsieur le recteur a pris la décision unilatérale de délocaliser la Faculté des sciences exactes vers ce campus et ce, en dépit de l'opinion défavorable, concertée et argumentée de la quasi-totalité de la communauté universitaire affiliée à ladite Faculté», notent les enseignants dans leur document. Pour les rédacteurs de la lettre ouverte, l'action de délocaliser la Faculté des sciences exactes par le recteur constitue «une forfaiture» vis-à-vis de la communauté universitaire de cette Faculté. «Dès le premier jour de la rentrée, les enseignants ont manifesté pacifiquement leur désapprobation en tenant des assemblées générales sanctionnées par des PV affichés au niveau du campus Targa-Ouzemmour et ont mis le recteur devant ses responsabilités quant aux conséquences fâcheuses que cette délocalisation pourrait engendrer», expliquent les mêmes enseignants tout en déplorant la réponse à leur mouvement, du recteur qui «n'a pas cessé d'envenimer la situation par des décisions immatures et autoritaires, à savoir le limogeage et le remplacement du doyen de la Faculté des sciences exactes», a-t-on souligné. Les enseignants regrettent plus loin dans leur lettre qu'au moment où, pour cause de crise, des pôles universitaires sont créés afin de regrouper tous les moyens techniques et ressources humaines, leur recteur prend la décision de dissocier les sciences exactes de la technologie. «Alors que nous attendons la réception d'un plateau technique et de nouveaux blocs de recherche communs aux trois Facultés localisées à Targa-Ouzemmour, le recteur a pris la décision de priver les enseignants et les étudiants de la Faculté des sciences exactes de ce à quoi ils pensaient avoir droit en tant qu'enseignants-chercheurs et autres thésards ou étudiants de fin de cycle préparant des mémoires», constatent amèrement les rédacteurs de la lettre.