Rien ne va plus à la Faculté des sciences de la nature et de la vie et des sciences de la terre (SNVST) de l'université de Bouira. La dégradation de la situation a atteint son paroxysme ce jeudi, lorsqu'une enseignante qui venait de prendre un étudiant en flagrant délit de transmission des réponses à une autre étudiante, s'est vu agressée par cet étudiant. Une agression que les enseignants de la Faculté, une soixantaine, ont décidé de ne pas taire et d'ébruiter au maximum en organisant ce dimanche, après la décision d'un arrêt total des cours, une assemblée générale à l'issue de laquelle, en présence de 59 enseignants, a été élaborée une plateforme de revendications dont l'interdiction d'accès de l'étudiant agresseur de l'enseignante et son exclusion définitive de l'université de Bouira. Lors de cette assemblée, les enseignants ont, dans un procès verbal remis à la presse, dressé un constat des plus alarmants de la situation qui prévaut au sein de la Faculté et l'université de Bouira en général. Ainsi, ces enseignants rappellent que la faculté SNVST a vécu un début d'année très perturbé à cause de «multiples arrêts de cours qui sont souvent décidés à la hâte par un groupuscule d'étudiants, parfois étrangers à la Faculté, et pour des raisons considérées souvent comme des subterfuges». Et l'agression de l'enseignante jeudi dernier n'a été, semble-t-il, que la goutte qui fait déborder le vase. Les enseignants, qui rappellent que «le nombre de fraudes en période d'examen et d'indiscipline est inquiétant», avancent une autre information très grave si elle venait à être confirmée. A savoir que ledit étudiant, auteur de cette agression et qui serait un récidiviste, «prétend être capable de faire la pluie et le beau temps au sein de cette université et se vante de l'appui du recteur de l'université» (!?). Cela étant, les enseignants de la Faculté SNVST, qui dénoncent fermement l'acte de violence perpétré contre une enseignante, ont décidé de deux journées de protestation durant lesquelles aucune activité pédagogique ne sera assurée. Outre cette décision, ces enseignants ont élaboré une plateforme de revendications de sept points, dont, entre autres, l'exclusion définitive de cet étudiant, la fin du laxisme affiché par l'administration centrale dans la gestion des situations cruciales, l'installation de conseils de discipline au niveau des départements, des facultés et de l'université dans l'immédiat, la réalisation d'une clôture séparant la Faculté SNVST du chantier limitrophe et l'installation d'agents de sécurité à l'entrée des blocs pédagogiques afin que les enseignants se sentent en sécurité. Rappelons que le Cnes, le Conseil national des enseignants du supérieur de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, a convoqué une réunion d'urgence pour hier dans la soirée afin de débattre de la situation, surtout après l'agression de l'enseignante au niveau de la Faculté des sciences de la nature et de la vie et des sciences de la terre. Un précédent que les enseignants de toute l'université veulent voir banni à tout jamais de cette institution, symbole du savoir par excellence.