Finalement, le feuilleton de l'agression de l'enseignante de la Faculté des sciences de la nature et de la vie de l'université de Bouira par un étudiant d'une autre faculté, qui a vu la mobilisation de tous les enseignants, a pris fin mardi dernier : l'étudiant agresseur a été exclu pour deux ans de l'université algérienne. Il faut dire que cette affaire a pris des proportions alarmantes surtout avec la mobilisation des étudiants qui ont voulu répliquer à la mobilisation des enseignants en allant jusqu'à dire que leur camarade est victime d'un complot ourdi par les enseignants de connivence avec un clan de l'administration pour l'exclure, car trop dérangeant, de par son activité au sein du syndicat des étudiants. Pour leur part, les enseignants de toutes les facultés ont saisi l'occasion de cet épisode pour étaler tous leurs problèmes et demander, à travers une plateforme de revendications élaborée par les enseignants de l'université qui se sont regroupés autour de ce seul point relatif à l'insécurité régnante au sein de l'université, la sécurité mais aussi du respect pour la décision pédagogique, entendre par là, du respect pour l'enseignant qui s'est toujours vu bafouer par l'administration. Ainsi, après près de deux semaines mouvementées, caractérisées par des journées de protestation observées d'abord par la quarantaine d'enseignants de la Faculté SNV, suivies du sit-in observé par l'ensemble des enseignants de l'université qui sont près de 600, devant le siège du rectorat ; sit-in qui a été ponctué par une AG, à l'issue de laquelle trois journées de protestation ont été retenues et une plateforme de revendications élaborée et remise au recteur de l'université. Aussi, suite à toutes ces actions et cette mobilisation qui a amené le recteur en personne à réagir et à accepter la plateforme de revendications dans son intégralité, l'étudiant agresseur a été traduit devant le conseil de discipline de la Faculté SNV, lundi dernier. Et bien que cet étudiant ne se soit pas présenté, les membres du conseil de discipline ont statué sur son cas et ont proposé sa radiation à vie de l'université. Le lendemain mardi, le verdict est tombé : l'étudiant agresseur est suspendu pour deux ans. Un verdict qui est considéré comme indulgent par certains enseignants mais qui est considéré par d'autres comme une victoire tant la chose paraissait inimaginable une quinzaine de jours auparavant. Pour la majorité des enseignants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, le plus important dans cette histoire est que la mobilisation a payé et le mur de la peur, brisé.