Avec l'extension de son unité d'Oued Aïssi (Tizi-Ouzou) de production de médicaments antidiabétiques de forme sèche, le géant danois Novo Nordisk affiche ses ambitions pour le marché algérien dans sa gamme spécifique de produits antidiabétiques. «Novo Nordisk s'inscrit dans la politique de substitution à l'importation», prônée par le gouvernement algérien, selon M. Jean- Paul Digy, vice-président la région Afrique de Novo Nordisk qui a pris part à la cérémonie inaugurale des travaux d'extension de l'usine avec les autorités de la wilaya de Tizi-Ouzou et de Mme Kharfi Rabéa, secrétaire générale au ministère de la Santé, et de M. Rezgui Ali, secrétaire général du ministère de l'Industrie. Les capacités de production de l'unité d'Oued Aïssi dans sa nouvelle configuration permettront d'augmenter les capacités de production de l'entreprise afin de couvrir les besoins du marché domestique pour pouvoir, ensuite, exporter vers les marchés africain et européen, selon J-P Digy. «L'Algérie est dans le top 10 des pays pivots dans la stratégie de développement de Novo Nordisk», dira-t-il, faisant part du projet de la production, en Algérie, de toutes les molécules fabriquées en Europe par les laboratoires Novo Nordisk dont le portefeuille de production, en Algérie, dans sa gamme de spécialités, est de 12%, escomptant d'atteindre les 20% avec l'extension de l'unité de Oued Aïssi. 10 millions d'euros ont été investis dans l'opération d'agrandissement de ladite unité dont la production d'antidiabétiques oraux a débuté en 2008. En 2014, la quantité d'ADO produite a répondu à la demande de 500 000 diabétiques en Algérie qui compte 1, 65 million de diabétiques. Il a été enregistré 14 000 décès prématurés en 2014, pour cause de diabète qui constitue la 6e cause de mortalité prématurée. Des chiffres sous-estimés, du fait que le diabète constitue une maladie silencieuse et peu dépistée mais suffisamment importante pour initier une politique de prévention dans laquelle le géant danois s'investit aux côtés des autorités sanitaires du pays, dans le cadre de la charte de responsabilité sociale. Objectif, diminuer le taux de prévalence de la maladie, selon J.-P. Digy qui annonce que l'entreprise danoise allait renforcer sa présence en Algérie, à travers des investissements sur les sites où il est déjà présent ou dans le cadre de son partenariat avec Saidal, l'opérateur public de l'industrie pharmaceutique. Ainsi, dans le cadre de ce partenariat avec le groupe Saidal, il est prévu la mise en place d'une ligne d'assemblage de stylos pré-remplis (pour insuline de dernière génération et analogues du GPL61). «Ces projets industriels feront de l'Algérie une plateforme mondiale de biotechnologie couvrant les besoins actuels en médicaments antidiabétiques de formes sèche, insuline conventionnelle...», informe Novo Nordisk. Intervenant à leur tour, les représent0ants des ministères de la Santé et de l'Industrie surferont sur le discours ambiant, mettant l'accent sur l'importance d'encourager la production nationale dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. «L'objectif est de réduire la facture d'importation de médicaments», dira le SG du ministère de l'industrie M. Rezgui Ali pour qui la réalisation d'investissements du genre de celui mis en place par Novo Nordisk ou en partenariat entre les opérateurs nationaux et étrangers s'inscrit dans cette optique. «Beaucoup d'efforts restent à faire pour réduire la facture d'importation des médicaments et qui est tirée vers le bas par les maladies qui nécessitent une prise en charge lourde», dira M. Oumellal, directeur des entreprises du secteur public au ministère de l'Industrie qui annonce que de nombreux projets d'investissements sont en cours de réalisation, notamment dans le domaine de la production de médicaments. Seize milliards de dinars ont été dégagés par l'Etat dans un programme de mise à niveau d'unités de production de médicaments déjà existantes ou pour la réalisation d'autres unités ; le financement de laboratoires ou de centres de recherche, selon le même responsable.