Le chef du RCD réitère à ses pairs de l'opposition, partisans d'une transition démocratique, la nécessité d'impliquer le citoyen pour rendre plus «visible» le rapport de force entre l'opposition et le pouvoir. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «Il faut associer le citoyen, qu'il soit autonome ou structuré dans un syndicat, une association ou un parti, pour pouvoir quantifier ce rapport de force», a soutenu, hier, lors du forum du quotidien Liberté, Mohcine Belabbas. Ce qui ne saurait se matérialiser qu'à travers des «actions publiques, notamment des marches», rappelant, fort à propos, que son parti a eu à organiser pas moins de 15 marches populaires depuis le début de l'année en cours dont la dernière en date est celle tenue à Tizi-Ouzou pour dénoncer, entre autres, la remise en cause au nom de l'austérité de nombre de projets structurants dont a bénéficié cette wilaya. Pour lui, les réserves émises par certains de ses partenaires aussi bien au sein de la CNLTD que de l'Icso quant aux risques de manipulations ne tiennent point la route, en ce sens que le «risque existe en politique» et qu'il faut oser, ironisant en affirmant que ce n'est difficile que quand on n'ose pas». Et d'inviter au «dépassement des calculs partisans car il s'agit de l'avenir du pays» qui est en jeu, considérant que la question du nombre des manifestants importe peu, se référant aux manifestations qui se tiennent régulièrement de par le monde. Et de s'interroger à propos du «silence des syndicats en ces périodes d'austérité effrayantes». Le président du RCD estime, par ailleurs, que l'opposition qui a su créer une dynamique inédite en se dotant d'un document, la plateforme issue de la conférence de Zéralda du 10 juin 2014, et en suscitant l'adhésion de nombre d'acteurs, se doit d'aller au-delà. Cette transition démocratique, Mohcine Belabbas avouera ne pas voir le pouvoir accepter de dialoguer autour, usant encore une fois, selon lui, de la stratégie de gagner du temps, comptant sur les disponibilités financières qui lui donnent un sursis au lieu de mettre à profit la «disponibilité d'une opposition pacifique et responsable» à même de faire face à une explosion sociale qui «n'aboutit toujours pas au changement escompté». Le président du RCD a, par ailleurs, estimé que les «dernières mesures portant restructuration ou déstructuration, c'est selon, de la direction des services de renseignement et de la sécurité confirment l'incurie des tenants du pouvoir. Au lieu d'un moment de débat transparent sur la redéfinition du rôle, des missions et du contrôle des services de renseignement par la loi évaluées à l'aune des mutations et des nouvelles menaces mondiales, on a assisté et on continue d'assister à des règlements de comptes entre les responsables du malheur national». Pour lui, cette opération s'apparente à «un passage en force pour, encore une fois, spolier le peuple algérien de son droit à l'exercice de la souveraineté». Et d'évoquer les atteintes caractérisées à la liberté d'expression et d'opinion, les arrestations de journalistes, la violation des droits des justiciables et les atteintes à la dignité des prévenus comme c'est le cas au M'Zab, les menaces publiques sur les investisseurs non clientélisés qui démontrent que le système politique ne peut se départir de l'autoritarisme et de l'opacité qui supposent, entre autres abus, «l'aliénation de la justice et renseignent également sur la fébrilité qui s'est emparée de la caste aux commandes du pouvoir».