Le laboratoire pharmaceutique Sanofi Algérie s'engage à produire 80% du volume de ses produits distribués en Algérie localement. La firme pharmaceutique française atteindra ses prévisions avec la mise en service de son usine de production, prévue d'ici début 2017. Le passage à l'exportation à partir de l'Algérie vers les pays voisins est une piste que le laboratoire explorera d'ici trois ans, une fois le marché local couvert. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Sanofi, qui produit actuellement 50% de ses produits en Algérie, se fixe comme objectif d'atteindre les 80% d'ici 2017 à 2018. Le laboratoire qui a exposé hier son projet industriel de construction de l'usine de production en Algérie, s'engage d'ailleurs à mettre en exploitation sa première chaîne de production au courant de 2016. Implanté au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah sur 6,6 hectares et représentant un investissement de 6,6 milliards de dinars, le projet est qualifié «du plus important complexe de production de médicament de Sanofi en Afrique et au Moyen-Orient». L'usine produira toute la gamme des produits Sanofi, principalement des formes sèches et liquides. «Nous allons produire principalement les antalgiques en sachet de Sanofi, tous nos liquides, tous nos produits destinés aux hypertendus, aux diabétiques, les médicaments destinés au système nerveux...», a indiqué hier Pierre l'Abbé, directeur général de Sanofi Algérie, lors de la présentation du projet. Au total, ça sera 100 millions d'unités par an de médicaments label Sanofi qui seront produites localement sur 100 spécialités pharmaceutiques, pour une capacité de distribution de 240 spécialités pharmaceutiques différentes. Selon le directeur général de Sanofi, l'objectif actuel du laboratoire c'est de satisfaire le marché local. Le passage à l'exportation qui est exclu dans l'immédiat sera une piste à développer d'ici trois ans. Sanofi détient actuellement 13,5% de part de marché en Algérie. Le projet de l'usine qui permettra la création de 133 nouveaux postes d'emplois et du transfert du savoir-faire a été ficelé en 2010 mais n'a été lancé qu'en 2015. Quel est l'apport du gouvernement algérien dans ce projet ? Le laboratoire, en bénéficiant d'une assiette de terrain à un dinar symbolique, a-t-il été avantagé ? «Non», répond le responsable de la firme. «Il existe des procédures judiciaires que nous avons suivies rigoureusement, nous avons eu l'accord de la CNI et tous les autres accords qui ouvrent droit à un acte de concession, la procédure est ouverte à tout le monde et ils peuvent tous emprunter ce même chemin», a-t-il souligné. La clinique mobile de dépistage sillonnera le pays à partir de janvier prochain Sanofi qui a lancé sa clinique mobile de dépistage de l'hypertension artérielle, du diabète et des maladies associées en mai dernier, estime le nombre des hypertendus en Algérie à 4,4 millions, dont 1,5 million ne sont pas diagnostiqués. Les diabétiques représentent une population de 1,8 million dont 53% ne sont pas diagnostiqués. La clinique mobile, souligne-t- on, était déployée, la semaine dernière, à Reghaïa. Elle a permis le diagnostic de 500 personnes à raison de 60 à 72 patients par jour. 67% des personnes diagnostiquées ont révélé des complications méconnues dont le pied diabétique (43%), la rétinopathie (31%), l'insuffisance rénale et toutes les complications liées au diabète. À compter du 14 novembre et pendant une semaine, la clinique sera déployée à Staoueli et, du 14 au 21 décembre, à Bordj El Kiffan. En janvier 2016, la clinique sortira de l'Algérois pour sillonner d'autres villes du pays comme Oran, Saïda, Illizi et Adrar pour ensuite parcourir les Hauts-Plateaux et le grand Sud. Cette initiative qui est une plateforme mobile médicalisée et informatisée et dont le serveur est hébergé au ministère de la Santé, permettra, expliquent ses initiateurs, à avoir des données «épidémiologiques réelles» sur ces maladies non transmissibles. Les patients atteints par ces pathologies, dépistage de l'hypertension artérielle et du diabète et de leurs complications vasculaires et cardiologiques pourront, selon les cas, bénéficier d'une consultation de médecine générale, d'un bilan biologique et de consultations spécialisées, d'ophtalmologie, diabétologie et de cardiologie. Une fois diagnostiqués, explique-t-on, ils sont orientés vers des structures de proximité pour un suivi et une prise en charge assurée par des équipes médicales formées, composées de généralistes, spécialistes, et éducateurs de santé. Pour les hypertendus et diabétiques connus, «il est important d'évaluer leur état d'équilibre et le stade des complications connues et de dépister les complications vasculaires et cardiologiques méconnues».