Le NAHD-MCA de samedi, comptant pour la neuvième levée du championnat de Ligue 1 Mobilis, pouvait être d'un niveau plus relevé. Quelques approximations et déchets techniques, un trop-plein de calculs et des erreurs aussi bien des joueurs que celles d'un arbitre qui a perdu la maîtrise qu'on lui connaissait ont fait de ce derby un match ordinaire, malgré les retombées qu'il risque de provoquer à termes. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Le duel Bouzidi-Ighil a tourné en faveur du premier. Un Bouzidi qui a su galvaniser ses troupes gagnées par le doute depuis la première journée de cet exercice quand, en accueillant l'USMA, actuel leader, les Sang et Or, se sont offert un succès pour le moins tonitruant. Si bien que son discours, quelques heures avant le derby face aux Mouloudéens, s'articulait sur un point : remporter coûte que coûte cette confrontation à domicile. «Nous sommes les maîtres des lieux et il faut gagner ce match», a-t-il tonné devant ses joueurs dont une bonne partie avait à cœur de prendre sa revanche sur les Vert et Rouge. Metref, Ouali, Ghazi et Mbingui ont quitté le MCA sur la pointe des pieds et, samedi sur la pelouse du temple olympique d'Alger, l'occasion s'y présentait pour prouver à ceux qui ont décidé de les envoyer au bas de l'étage qu'ils ne sont pas encore hors service. Ghazi et Mbingui ayant été derrière les deux balles chaudes qui ont fait paniquer Chaouchi, auteur de deux bourdes fatales à son team, pourtant si dominateur depuis l'entame de la rencontre. Dominateur mais peu efficace devant un Boussouf comme révolté. L'enfant de Constantine a découragé les avants mouloudéens, Gourmi en premier qui, mal inspiré et souffrant d'une blessure mal soignée, dut quitter le terrain au bout des quarante-cinq premières minutes. Khiter, son jeune équipier, en manque d'inspiration a également fléchi et a perdu la confiance de son coach et du public mouloudéen au bout du premier acte. Le natif de Mesra (Mostaganem) a beaucoup couru mais a manqué l'essentiel : un self-control et la maîtrise technique d'un attaquant de métier de la trempe d'Ahmed Gasmi. Une défense qui a la tremblote Et dans cette terrible logique du football, l'équipe qui ne concrétise pas sa domination territoriale se fait avoir. Au pire moment. Cinq minutes ont suffi à Gasmi, déchaîné à l'idée d'affronter un MCA qu'il a toujours dérouté par le passé (quand il évoluait surtout sous le maillot usmiste), et ses frères pour déstabiliser une formation mouloudéenne trop laxiste. Sa défense, en tout cas, se fera punir sur deux bévues individuelles du portier Chaouchi pas suffisamment alerte et encore moins peu protégé par ses axiaux. Un axe central qui a longtemps joué avec le feu. Bouhenna déambulait comme une âme en peine dans sa surface. Le transfuge du CSC enfoncera le clou en se faisant justement exclure du terrain pour cumul de cartons. Pour les amateurs des statistiques, le Franco-Algérien est un «habitué» des cartons jaunes. Face au NAHD, il a reçu son cinquième et sixième avertissement en six matchs et demi disputés (il a joué comme titulaire respectivement contre le CRB, le RCR, face à la JSS où il fut blessé après 35 minutes, puis contre l'USMH, le DRBT, la JSK et le NAHD). Une situation qui pénalise à chaque fois l'équipe de la capitale, laquelle n'arrive pas, par ailleurs, à stabiliser son arrière-garde. Hormis Chaouchi et Hachoud, titularisés durant les 9 premiers matchs de la saison, le compartiment défensif des Vert et Rouge a vu défiler pas moins de 7 joueurs (Benbraham, Zeghdane, Demmou, Bouhenna, Bachiri, Ngoula et Azzi). Pour un ensemble qui a souvent évolué avec une défense à 4 joueurs, ces changements ont d'autres explications que les soucis physiques évoqués par le successeur d'Artur Jorge. Les blessures sont-elles des raisons valables pour accorder des circonstances atténuantes à une défense qui, en 9 matchs, a encaissé 8 buts. Peut-être que Meziane Ighil fait allusion à la préparation ratée durant l'intersaison effectuée en Pologne pour expliquer le nombre élevé des blessés, les trois compartiments réunis. Une chose est certaine, le niveau technique de certains joueurs laisse à désirer. C'est pourquoi, à la question de savoir quelles seraient les solutions idoines pour stabiliser et le jeu de l'équipe et ses résultats, Ighil laissera entendre qu'il y a possibilité d'aller voir ailleurs. A l'approche du mercato, du mouvement, l'effectif du MCA devrait en subir en décembre pour pallier les manques constatés par l'ex-sélectionneur des Verts après moins d'une semaine de sa prise de fonction. Face au RCA, ce jeudi, d'autres changements sont attendus.