Dans une conférence-débat organisée, dans l'après-midi d'hier, à Tizi-Ouzou, l'ex-député du RCD, Nordine Aït Hamouda, relance la polémique sur le parcours nationaliste de Messali Hadj et sur son apport au déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme français. Pour illustrer le thème de son exposé au titre un tantinet provocateur : «Novembre 1954 : sacrifices et trahison», le conférencier est revenu aux sources du mouvement nationaliste algérien, revisitant certains événements déterminants qui ont marqué la vie du PPA/MTLD, le parti nationaliste au sein duquel s'est cristallisée et a muri l'idée de la lutte armée comme moyen de lutte pour aboutir à l'indépendance de l'Algérie. Une issue et un aboutissement qui feront suite à une succession de conflits et de clivages organiques et idéologiques ayant opposé Messali Hadj à des militants au sein du parti nationaliste favorables au déclenchement de la lutte armée le 1er novembre 1954. «Les jeunes militants issus de l'OS (Organisation secrète) ont déclenché la Révolution du 1er Novembre non seulement pour combattre la France coloniale mais aussi pour casser le monopole de Messali Hadj sur le PPA/MTLD et de mettre fin au culte de la personne», dira le conférencier qui avait, auparavant, rappelé que celui que d'aucuns appellent le père du nationalisme algérien était dans une position attentiste et n'était nullement favorable à la guerre comme moyen de lutte pour arracher l'indépendance de l'Algérie. Un positionnement clairement affiché lors du congrès du PPA/ MTLD organisé en Belgique et ayant réuni Messali Hadj et les militants qui lui sont favorables dont beaucoup parmi ces derniers qui sont originaires de Kabylie finiront par rejoindre le groupe des 22 qui ont pris option pour le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre, selon le conférencier. Et de rappeler, pour situer ceux qui d'entre les militants de l'époque qui étaient favorables au déclenchement de la guerre et ceux qui ne l'étaient pas, qu'«au mois de janvier 1955, Messali crée un groupe armé, le MNA armé par la France pour combattre l'ALN et le FLN. Les plus grands massacres d'Algériens, surtout en France, sont dus aux partisans de Messali et du MNA». Ce rappel historique étant fait, Nordine Aït Hamouda s'élève contre toutes les voix qui glorifient Messali Hadj. «Tout dirigeant algérien actuel qui glorifie Messali est un traître au même titre que Messali», considère l'orateur qui, dans le même sillage, dénie à Ahmed Ouyahia de détenir le monopole du patriotisme et de l'amour de l'Algérie. «Ouyahia n'a pas de ligne rouge à tracer aux Algériens. C'est une honte de rencontrer un chef terroriste à la présidence de la République et d'oser tracer des lignes rouges aux Algériens», tonnera l'ex-député du RCD, qui, prenant la défense de Ferhat M'henni, accusé par le secrétaire général par intérim du RND d'être derrière les événements de Ghardaïa, confiera : «C'est Ouyahia, Bouteflika et tout le gouvernement qui veulent allumer le feu à Ghardaïa.» A propos des blocages des projets de l'industriel Rebrab par le gouvernement et de la volonté affichée par le ministre du Commerce de casser le monopole de Cevital sur le sucre, le conférencier s'interroge : «Pourquoi on demande aux banques de financer les projets des usines de raffinage du sucre par quatre personnes qui toutes ont des liens avec des membres du gouvernement?»