Les directeurs de wilaya des centres de formation professionnelle se sont rassemblés hier avec le ministre de tutelle pour une évaluation des objectifs prédéfinis et de la rentrée 2015. En rappelant la réorientation des priorités du gouvernement, suite à la crise énergétique, ce dernier a précisé le rôle prépondérant de son secteur dans cette politique. Naouel Boukir – Alger (Le Soir) - Félicitant le succès des campagnes de sensibilisation, c'est avec des données chiffrées que le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels a indiqué l'engouement des jeunes lors de la rentrée 2015. Précisant qu'il y a eu même des bacheliers et des diplômés d'universités qui se sont présentés aux inscriptions. Contrairement aux idées reçues, les centres de formation professionnelle ne sont plus l'ultime refuge de l'échec scolaire mais une véritable alternative de spécialisation selon lui. Ces établissements comptent aujourd'hui près de 643 755 inscrits au niveau national en précisant que le secteur privé assure 16 000 postes, a soutenu le ministre. Signalant que le budget de fonctionnement a enregistré une hausse de 1.14% par rapport à l'année précédente, il est accompagné par la création de 35 nouveaux centres de formation et de l'intégration de 4 nouvelles spécialités aux offres déjà existantes, au niveau national. On parle de diversification et de spécialisations relatives aux : BTP, géotechnique, agriculture et expertise minière. Une campagne communicationnelle précédant leur lancement est plus qu'une nécessité afin d'assurer une adhésion optimale, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Mohamed Mebarki explique ce choix par l'incorporation de la politique gouvernementale en ce temps de crise. A savoir sa réorientation vers les facteurs fondamentaux : le capital humain et l'exploitation du sol. En effet, le ministre met l'accent sur l'adoption de nouvelles offres notamment dans le domaine du tourisme, de l'agriculture et de la production animale qu'il faudra développer. De même que pour les conventions avec des partenaires étrangers, ministériels (ministères du Travail, de la Poste et des TIC, de l'Agriculture et de la Pêche, de l'Industrie...) et économiques pour couvrir le déficit en spécialités existant sur le marché du travail. Un réseau complexe à bâtir pour une collaboration plus fructueuse. A ce titre, la coopération avec l'Anem (Agence nationale de l'emploi) et d'autres organismes ont abouti à une meilleure employabilité : 80% des diplômés des centres de formation professionnelle occupent aujourd'hui un poste, a déclaré le président de la Fédération nationale des travailleurs lors de son intervention. Ceci en réponse à l'appel du ministre au suivi de l'insertion de ces jeunes dans le marché du travail. Pour revenir sur le volet plus technique, il y a lieu de mettre l'accent sur les formations «par apprentissage», plus enrichissantes, et la décentralisation de certaines spécialités. Spécifiquement les plus prisées : celle de technicien supérieur en est l'exemple le plus frappant. Pourtant, malgré les efforts notables visant la valorisation du secteur, les résultats demeurent insuffisants. Le professeur M. Mebarki a insisté d'ailleurs sur le fait que les directeurs peuvent multiplier leurs réalisations. Et ce, avec les mêmes moyens, a-t-il insisté. D'ailleurs, il a incité les dirigeants à adopter la rationalisation, autrement dit, revenir aux normes, a-t-il clarifié, sans aller vers la contrainte. Outre cette crise de conjoncture, on doit apprendre à compter ses sous et penser à la rationalisation comme un réel mode de gestion et de vie.