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Reportage
France, le jour d'après Le terrorisme, créateur et révélateur d'islamophobie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 11 - 2015


Par Ahmed Halli
Certes, il est avéré que des mosquées peuvent servir de sanctuaires, voire d'arsenaux au terrorisme islamiste, et on l'a vécu en Algérie. Mais dans un pays qui mène depuis des décennies une politique de la ville aussi désastreuse, ajouter une plaie à une autre, pour satisfaire l'extrême droite, ou la devancer est le pire des choix.
Un soir comme tous les soirs à l'aéroport d'Orly, où vient d'atterrir l'avion d'Alger, avec près de deux heures de retard comme cela arrive tous les jours désormais. Une jeune dame portant le voile, et un bébé demande à un couple d'amis si elle ne risquait pas de subir des tracasseries à cause de son hidjab.
«Mais non, vous n'avez rien à craindre, vous ne risquez rien, seul le voile intégral est interdit dans les lieux publics en France», la rassurent ces derniers, sans doute sans trop y croire eux-mêmes. Il est vrai qu'il y avait de quoi être inquiet, quelques jours après les attentats du 13 novembre, avec des actes d'islamophobie, volontiers grossis en Algérie par une certaine presse. Ou devrait-on dire une presse certaine de toucher juste en dramatisant à l'excès la situation en s'évertuant à faire croire que la chasse à l'Arabe et au musulman est lancée dans les rues de Paris. Ce qui supposerait que tous les musulmans et musulmanes, reconnaissables à ce qu'il faut désormais appeler les signes extérieurs de l'appartenance religieuse, devraient se terrer, en attendant que ça passe.
Certains, plus nombreux qu'on ne le croit chez les musulmans qui s'affichent, sont supposé savoir que l'Islam autorise les croyants à pratiquer la «taqya», la dissimulation, s'ils craignent pour leur vie. Or la «taqya» n'est vraiment pas à l'ordre du jour dans les bus et les métros parisiens, où l'on peut voir des jeunes filles lourdement fardées, lestées de la coiffe qui sert à recouvrir la «partie honteuse» de leur corps, les cheveux.
Rien à dire pour le reste, dont aucun poète ne parle. On en voit même qui s'essaient à la provocation, en exhibant un Coran et en s'abîmant dans une lecture dont on devine la difficulté, à cause de la taille des caractères et de l'éclairage ambiant.
Mais l'essentiel n'est-il pas de paraître, et il faut dire que la sanglante soirée du 13 novembre n'a pas découragé certaines vocations, et j'ai même entendu des «Dieu est Grand», lancé par une dame, non voilée, mais sûre d'être entendue. Il faut dire que ce crédo lancé en français, sur le quai d'une gare bondée, aurait peut-être suscité une tout autre réaction s'il avait été dit en arabe.
Oui, les mots et la langue des mots prennent tout à coup une certaine importance dans cette France qui découvre tout d'un coup qu'elle était ignare en matière d'Islam et de ses avatars, simplement parce qu'elle ne voulait sans doute pas savoir. Alors, il faut parer au plus pressé, imposer les prêches en langue française dans les mosquées, comme cela se pratique déjà dans certaines d'entre elles. Ce n'est pas la panacée universelle, mais comme l'ancienne puissance coloniale ne dispose pas d'effectifs suffisants dans ses services de sécurité, en mesure de comprendre l'arabe, ça peut être l'une des solutions. À côté de cette mesure de bon sens, et qui ne nuit pas à la pratique religieuse des jeunes Français, le pire est sur le point d'arriver avec la fermeture de certaines mosquées.
Le recruteur et le curé
Les associations islamiques françaises et islamistes sur les bords, qui ne sont pas toujours pétries de bonnes intentions, auront beau jeu de crier à l'islamophobie et à raison.
Dans une France à deux vitesses, où les citoyens musulmans sont discriminés par les politiques de gauche comme de droite, on ne ferme pas des mosquées.
C'est le meilleur moyen de relancer et de mettre en selle les créateurs d'islamophobie, qui se dissimulent dans les institutions et associations religieuses.
Certes, il est avéré que des mosquées peuvent servir de sanctuaires, voire d'arsenaux au terrorisme islamiste et on l'a vécu en Algérie. Mais dans un pays qui mène depuis des décennies une politique de la ville aussi désastreuse, ajouter une plaie à une autre, pour satisfaire l'extrême droite ou la devancer est le pire des choix.
Comment MM. Hollande et Valls pensent-ils pouvoir expliquer la fermeture des mosquées, alors que ceux qui y prêchaient ou priaient pour la victoire de Daesh sont épargnés ? Comment expliquer que le djihadiste français Olivier Corel, surnommé «l'Emir Blanc», n'ait été condamné qu'à six mois de prison avec sursis, pour détention d'un fusil de chasse, alors que ses activités de recruteur sont connues ? Comment se fait-il qu'un prêtre qui affirme que les victimes du Bataclan «l'ont bien cherché», ne soit pas immédiatement poursuivi en vertu de l'état d'urgence ? Ce sont des réponses à ces questions, accompagnées de décisions pratiques et justes, qu'attendent les musulmans de France, qui ne sont pas tous du même bord que Daesh ou Erdogan, même s'ils admettent que le terrorisme est latent dans leur communauté.
Que faire de Charles Martel ?
Tout le monde connaît, ou devrait connaître Charles Martel, les Algériens qui ont fréquenté l'école française, ont appris en cours d'histoire que tout comme leurs ancêtres étaient gaulois, ce monsieur avait «arrêté les Arabes à Poitiers». Depuis, l'Histoire la vraie a fait justice de cette affirmation péremptoire et de cette fausse légende tissée autour d'un personnage, certainement historique, mais assurément peu recommandable.
Charles Martel est l'une des références et la deuxième icône après Jeanne d'Arc, l'idole de Jean-Marie Le Pen, de l'extrême droite française, et même de la droite sarkozyste. Un site raciste et islamophobe, qui s'est proclamé défenseur d'une certaine idée de la France et de la laïcité, s'est même indigné que des Arabes aient profané la statue de Charles Martel à Poitiers.
J'en connais deux ou trois qui ont été «chatouiller» les orteils en plomb de Charles Martel en lui disant «tu vois, nous sommes revenus». Robert Meynard, le maire «Front national» de Béziers, doit rêver de lui succéder au panthéon des sauveurs de l'identité française, face aux «envahisseurs arabes et/ou musulmans».
Profitant de l'état d'urgence, il envisage déjà d'accentuer la pression sur les quelques mosquées de sa ville, afin de les obliger à s'adapter à sa loi, ou à disparaître. Il n'est pas le seul à être en première ligne dans cette tentative dérisoire de fermer des mosquées, tout en s'ouvrant à l'idéologie wahhabite, par le biais de contrats juteux. Pour rappel, Robert Ménard est l'un de ces «nostalgériques», comme les appelle Rober Ruscio, qui a joui pendant plusieurs années des largesses financières de l'émir du Qatar. Des journaux respectables, tel Le Figaro, se piquent aussi d'islamophobie, en revenant sur la fusillade de Saint-Denis, et en rappelant que dans la basilique de la ville repose le gisant de Charles Martel. Horreur et damnation ! Non seulement, les Arabes sont revenus et sont remontés bien au-delà de Poitiers, mais ils caracolent aussi autour du mausolée où celui qui les arrêta en 732 jouit de son dernier repos.
Le chroniquer du Figaro ne crie pas haro sur les Arabes et sur les musulmans, mais il suggère une guerre civile dont il plante les premiers semis. On devine à le lire qu'il voit déjà la basilique de Saint-Denis transformée en mosquée avec le plus haut minaret du monde, puisqu'on «monte» à Saint-Denis et qu'on «descend» à Alger. Alors que faire ? Les Arabes sont tellement bien implantés dans le 93, non parce qu'ils l'ont voulu, mais parce qu'on a voulu qu'ils soient là, et l'emprise islamiste y est tellement évidente dans certains quartiers qu'on a l'impression d'être au «Londonistan». Comme il est impossible de déplacer tous les Arabes, et spécialement les plus intégristes, dans la banlieue sud de Poitiers, mieux vaut se résigner à renvoyer Charles Martel «chez lui» à Poitiers.
Reste à savoir s'il y a encore assez de Poitevins pour apprécier sa contribution à la construction de la nation française.
Pas de mosquée, alors un kebab !
Où il est encore question d'actes d'islamophobie, commis généralement par des jeunes écervelés liés à la mouvance lepéniste, puisqu'il est désormais établi qu'en la matière tel père telle fille. Comme nous n'avons plus d'églises ni de synagogues à taguer avec des inscriptions injurieuses, nous sommes prompts à nous indigner des atteintes à nos lieux de culte en France. Les attaques contre des mosquées, des salles de prière, voire contre des personnes, ont connu une certaine recrudescence après les attentats du 13 novembre.
Des vieux gâteux qui ont échappé à la conscription dans les rangs de l'armée française, pour diverses raisons dont la plupart inavouables, sont entrés en campagne. Ils ont tiré sur un passant turc, simplement parce qu'il était «basané» comme tous les Algériens qu'ils pourchassent encore dans leurs rêves. Bêtement, parce qu'ils ignoraient que ce brave Turc est venu d'un pays, membre de l'OTAN, lorsque cette alliance militaire participait à la répression contre le peuple algérien. Plus stupide encore est l'attitude de ces deux jeunes Français, soumis à une idéologie raciste et fasciste, qui ont tiré au fusil de chasse contre la vitrine d'un «kebab».
Condamnés ce jeudi à un an de prison ferme, les deux jeunes ont avoué qu'ils n'avaient pas de mosquée en vue pour l'attaquer, alors ils s'en sont pris au «kebab». Et si ça se trouve, le kebab appartiendrait à des Turcs, dont le pays est l'allié supposé de la France dans la guerre contre... la Syrie.


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