Alors que dans un communiqué émanant de la Wilaya, il est dit que pas moins de 40 constructions illicites ont été démolies ce 29 novembre, au même moment, une quinzaine d'hommes et de femmes manifestaient à proximité du siège de la Wilaya. Ces femmes accompagnées de leurs époux et de leurs enfants sont le groupe de familles qui a été exclu de l'opération de relogement du bidonville de Cheklaoua démoli au début du mois. Si, parmi les exclus certains avaient bien bénéficié d'attribution de logement par le passé, les protestataires, livrés à eux-mêmes, jurent que ce n'est pas leur cas. Par ailleurs, ils dénoncent la brutalité de leur situation avec leurs affaires et biens, déposés au niveau de la fourrière dans la daïra d'Es-Sénia. Depuis, ces familles se sont retrouvées à errer et avant de s'installer à nouveau dans des bidonvilles érigeant d'autres baraques illicites. Une situation que l'on doit voir en faisant écho à deux phénomènes : le premier celui des listes d'attributions de logement, faisant l'objet de «traitement frauduleux» comme l'ont montré les cas du secteur urbain d'Ibn Sina et de Oued Tlelat, des noms rayés et d'autres ajoutés au vu et au su de tous les responsables de la wilaya. Le deuxième phénomène, celui des promoteurs immobiliers qui construisent de manière illicite des R+7, R+8 dans des cités et quartiers résidentiels où la loi ne prévoit et ne permet que le R+2. Les anciens résidents victimes de ces promoteurs immobiliers ayant des autorisations de l'administration contraires aux règles de l'urbanisme attendent indéfiniment que justice passe. Mais jusqu'ici, les opérations de démolition épargnent toujours les promoteurs en infraction. Une situation qui fait dire à tout le monde qu'il y aurait bien un deux poids deux mesures révoltant.