Plusieurs d'entre eux s'étaient rassemblés le samedi matin sur les quais du port de pêche de Bou Haroun, où chacun proposait une solution à M. Djilali Lakehal, le président de la Chambre de la pêche de Tipasa, en vue de calmer les armateurs mécontents et les inciter à reprendre leur travail. A notre arrivée sur les lieux du tumulte, plusieurs sardiniers armateurs se sont évertués, chacun à sa manière, et chacun selon sa version, à expliquer les raisons de leur colère. Mais ce fut M. Djilali Lakehal, le président de la Chambre de la pêche, qui imposa ses explications de par son envergure et sa maîtrise du secteur de la pêche, en nous relatant la nature du malaise en cours. «Les ports de Bou Haroun et de Khemisti comptent 109 bateaux sardiniers, 29 bateaux chalutiers et 260 petits métiers, soit un nombre global de 8 000 marins pour tous ces ports gérés par les gardes-côtes ; cependant des informations mal intentionnées, propagées à bon escient ou par inconscience par certains organes d'informations, nous accusent d'utiliser des explosifs pour la pêche de la sardine. Cela nous a complétement découragés», affirme notre interlocuteur. Un autre armateur sardinier intervient pour lancer de violentes accusations : «Nous allons saisir la justice ! L'information colportée, par cette vidéo et cet organe d'information, porte préjudice à notre métier ; au contraire, nous dénonçons les utilisateurs d'explosifs ; la vidéo et cette information ne respectent aucune déontologie, et n'apportent aucune preuve que nos marins utilisent des explosifs. Cela nous expose à des suspicions, à des fouilles et à ces accusations inconsidérées comme de vulgaires délinquants», s'insurge cet armateur sardinier. M. Djilali, le président de la Chambre de la pêche est outré «les informations colportées par cette vidéo portent préjudice à l'administration du port, à la sécurité du port, et aux gardes-côtes, en les accusant de négligence et d'absence de vigilance. Ce qui est affirmé est grave ! Cela est faux, car ceux qui ont produit ce reportage ont pénétré dans le port en catimini, d'une manière clandestine et accompagnés des personnes qui veulent régler des comptes à l'encontre de certains armateurs ; aucun marin n'a témoigné ni affirmé ces pratiques mafieuses, ni déclaré que cette pratique existe à Bou Haroun ou à Khemisti», ajoute le président de la Chambre de la pêche, qui met en avant la vigilance des gardes-côtes, en affirmant «que lors des années passées, ces forces navales ont intercepté, par trois fois, des marins de mauvaise foi qui ont fait usage d'explosifs, mais ce fut en 2010 ; cette pratique est éradiquée aujourd'hui, grâce à la vigilance de tous, mais on ne va pas se taire», menace notre interlocuteur «on demande à ce qu'une enquête soit diligentée par le ministère de la Pêche, l'administration des ports et les forces navales pour mettre un terme à ce type d'accusations, qui démobilisent les armateurs et créent un grand malaise et une psychose dans la corporation», scande M. Djilali Lakehal qui ajoute qu'une pétition de plusieurs centaines d'armateurs est en train de circuler pour demander réparation à ceux qui dénigrent impunément les sardiniers.