La privatisation de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) est exclue. «C'est un non-sens», assurait hier Boudjemaâ Talai qui récuse toute compression de personnels. Selon le ministre des Transports, 2 300 km de lignes ferroviaires devraient être livrés à l'horizon 2017. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L'ouverture de capital, la privatisation de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) est une option «exclue de fait», affirme Boudjemaâ Talai. «D'abord, ce n'est pas la volonté du gouvernement de vouloir privatiser quelque chose qui ne peut pas être privatisée», déclarait hier le ministre des Transports sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «C'est clair. C'est un niet», dira-t-il. Voire, la privatisation n'est «pas possible même si c'était rentable», affirme Boudjemaâ Talai. Or, l'entreprise n'est pas rentable dans la mesure où elle assure, certes, l'offre de transport mais perçoit cependant «une recette qui est nulle», déclarait-il auparavant, en déplorant «la fraude» et les voyageurs qui «ne paient pas». Avec des recettes moindres, l'entreprise perçoit donc une subvention publique (de l'ordre de 7 milliards de dinars en 2014) qui «ne fait qu'augmenter», constate M. Talai. D'où l'impossibilité de privatiser la SNTF, un «non-sens» selon le ministre des Transports qui avait réfuté auparavant le fait que le programme de modernisation de la signalisation soit confié à des entreprises étrangères. La modernisation des infrastructures est inscrite dans «les contrats avec des entreprises algériennes», déclare Boudjemaâ Talai qui affirme qu'«elles existent». «On parle de Siemens, d'autres. Mais les sociétés sont de droit algérien, conformément à la règle 49/51», précise le ministre, favorable néanmoins au développement du partenariat dans le domaine de la maintenance des infrastructures. En outre, le ministre des Transports tiendra à rassurer les travailleurs de la SNTF en affirmant qu' il n'y aura pas de compression mais la création de nouveaux postes, le recours à des recrutements». Au-delà du redéploiement par le biais de la formation, il assurera que les acquis des travailleurs ne seront pas touchés, à charge cependant de l'amélioration des prestations. En ce sens, il justifiera le recours aux recrutements par la nécessité de «pouvoir exploiter» les infrastructures et réseau ferroviaires en cours de modernisation et d'extension. A ce propos, Boudjemaâ Talai a assuré que «la priorité est de livrer à l'exploitation ce qui est en cours de réalisation», soit quelque 2 300 km de lignes déjà lancées. Lancé avec des taux d'avancement de l'ordre de 50%, 70% et plus, «le plus gros» sera livré à l'horizon 2017, escompte le ministre des Transports qui indiquera qu'il s'agit également de nouvelles lignes à grande vitesse. Pour autant, l'invité de la radio a estimé que le lancement d'autres projets ferroviaires dépendra «de la demande, des possibilités de financements». Considérant que le gel ou l'arrêt des projets actuels constituerait «une aberration», Boudjemaâ Talai laissera entendre l'abandon de nouveaux projets si la mauvaise conjoncture financière que traverse le pays perdure. C. B. Le permis à points dès juin 2016 Le permis à points devrait être lancé d'ici mai-juin 2016, escomptait hier le ministre des Transports. Dans la mesure où la carte nationale biométrique sera lancée dès janvier-février et que les départements des transports et de l'intérieur et des collectivités locales disposeront ainsi d'un fichier, la mise en place du permis à points sera possible. Or, c'est l'absence d'un tel fichier qui retardait justement cette option. Et une option que le département de Boudjemaâ Talai privilégie au détriment de la révision du code de la route, considérée comme ne relevant pas des priorités. Notons que la diminution des points contraindra le conducteur sanctionné à suivre une formation.