Par Maâmar Farah Un très bon ami qui devait être opéré en urgence a tapé à toutes les portes pour pouvoir subir une délicate opération en France (pancréas). Le professeur qui est intervenu pour lui n'a rien pu faire : «Mon collègue français est prêt à intervenir gratuitement mais l'hôpital en a marre des factures impayées de la Cnas...» Mon ami s'est rabattu sur un hôpital huppé de la capitale, après intervention bien sûr, mais il a plié bagage aussitôt : l'état délabré des lieux et l'hygiène approximative l'ont fait fuir... Il vient d'être opéré à Constantine, dans un hôpital militaire cité en exemple, et tout va bien pour le moment. La situation ne risque pas de s'améliorer tant que nos responsables et leurs familles ne feront pas confiance à nos structures sanitaires, tant qu'ils ne sentiront pas, dans leur chair, ce que nous ressentons. C'est à ce prix-là qu'ils peuvent comprendre la situation et agir efficacement. S'ils continuent à se baser sur les statistiques et les rapports, ils ne pourront rien faire ; ce qu'il faudrait est que leur maladie à eux et à leurs familles soit confrontée à la dure réalité de notre santé nationale. J'avoue que c'est un vœu pieux parce que le nombre des pistonnés ne cesse de s'allonger. Même les chouyoukh des zaouïas préfèrent la médecine d'outre-mer. On en voit maintenant qui reviennent dans des cercueils. Sans cette triste fin et l'accueil à l'aéroport, on ne l'aurait jamais su... Paix à leur âme !