L'année 2016 s'annonce très difficile pour les Algériens. Outre la hausse des prix de l'électricité et du gasoil et l'augmentation de nombreuses taxes, prévues dans le projet de loi de finances 2016, d'autres hausses des prix dans plusieurs secteurs sont attendues. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le projet de loi de finances 2016 porte un sacré coup de fouet au mode de vie des Algériens et à leur pouvoir d'achat. Déjà nombre d'entre eux arrive à peine à joindre les deux bouts. La nouvelle de l'augmentation des prix du gasoil et de l'électricité prévue dans le projet de cette loi est ainsi tombée comme un couperet. Une fois la disposition entrée en vigueur, le prix du litre de gasoil sera porté à 14,98 au lieu de 13,70 dinars actuellement, soit une augmentation de plus d'un dinar par litre. Quant à l'augmentation de la TVA (taxe de la valeur ajoutée) sur l'énergie électrique, elle concernera toute consommation dépassant les 125 kilowatt/h (kWh). L'électricité sera augmentée à compter d'un certain seuil de consommation. A partir de 125 kilowatt/h (kWh), le consommateur payera 10% plus cher sa facture d'électricité. Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là puisque ces augmentations vont entraîner d'autres augmentations et dans différents secteurs. Produits de large consommation La hausse du prix du gasoil ne sera pas sans conséquences sur les produits de large consommation. Les frais du transport et de la distribution vont être revus à la hausse et se répercuter ainsi sur les prix de tous ces produits. Bien évidemment, c'est au consommateur de payer la différence des factures. Les commerçants ont d'ailleurs anticipé et procédé dès lors à quelques «légères» augmentations des produits provenant de l'importation. Transport des voyageurs Si les transports publics ne connaîtront pas d'augmentation des prix du titre de voyage, comme l'a assuré récemment le ministre du secteur, les transports privés des voyageurs ne vont pas s'en priver. Ces transporteurs privés guettent la moindre occasion pour augmenter les prix du transport. Cette fois-ci, l'argument leur est fourni : hausse du prix du carburant. TIC et matériels informatiques Le secteur de la téléphonie de troisième génération (3G) n'a pas été épargné par le projet de loi de finances 2016. L'accès à internet via les téléphones mobiles (3G) qui bénéficiait d'une TVA à taux réduit à 7% sera soumis à un taux normal applicable de 17%, occasionnant ainsi d'importantes augmentations des prix des abonnements à la 3G. Acquis aujourd'hui à 1 000 dinars, le forfait coûtera à partir de janvier prochain, entre 1 100 et 1 170 dinars. Le projet de loi de finances 2016 prévoit également d'instituer un droit de douane de 30% sur les importations de matériels informatique (ordinateur complet, PC portable complet, serveur tour et rack). Automobiles Comme chaque année, le coût des véhicules connaîtront une hausse qui vacille entre 1% à 2% selon les concessionnaires automobile. Une augmentation qui sera dure à supporter par le consommateur avec déjà la taxe du véhicule neuf (TVN) qui a connu une hausse en août dernier. Et pas que cela puisque le projet de loi de finances 2016 prévoit d'augmenter de manière significative le prix de la vignette automobile dont le prix sera fixé à 10 000 dinars pour certains véhicules de moins de trois ans. S'agissant des véhicules compris entre trois et six ans, la vignette sera portée à 6 000 dinars. Quant à ceux de 6 et 10 ans, le prix de la vignette sera autour de 4 000 dinars. Le crédit à la consommation à la rescousse ? Réintroduit par la loi de finances complémentaire 2015, le crédit à la consommation constituera peut-être le seul échappatoire pour le consommateur algérien. Seulement cette fois-ci, ce ne sera que pour la production locale notamment l'électroménager. Des produits longuement «boudés» par les Algériens. La Symbol issue de l'usine Renault d'Oran figure justement dans la liste des produits locaux concernés par le crédit à la consommation.