Le trafic ferroviaire a repris hier après quatre jours de grève déclenchée par les conducteurs de train pour protester contre l'absence de mesures de sécurité aux passages à niveau non surveillés. Younès Djama - Alger (Le Soir) - C'est suite au décès d'un de leurs collègues assurant la liaison Béni Mansour-Béjaïa à un passage à niveau non surveillé que les conducteurs de train ont lancé leur mouvement de grève à la grande surprise des usagers qui allaient connaître quatre jours de galère et de colère. Contacté hier, le DG de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), Yacine Bendjaballah, a affirmé que l'entreprise s'est engagée à satisfaire totalement les revendications des grévistes, qui sont essentiellement liées aux mesures de sécurité. A cet effet, M. Bendjaballah a annoncé qu'une campagne de sensibilisation sera lancée afin de combattre la prolifération des passages à niveau «anarchiques» et qui enregistrent le plus souvent des accidents mortels. Les collectivités locales sont pointées du doigt parce qu'elles autorisent des constructions aux abords des quais de trains sans respect des mesures de sécurité. Sur un autre plan et s'agissant de l'augmentation des rotations de trains de banlieue (Alger-Thénia, Alger-Blida-El Affroun), Bendjaballah a affirmé que cette vieille revendication des usagers reste tributaire de l'amélioration de l'actuel système de signalisation jugé désuet. Deux années, c'est l'échéance que se fixe la SNTF en vue de mettre en place le nouveau système de signalisation électronique. Des ingénieurs de l'entreprise ont été envoyés en formation en Allemagne. Ils viennent d'achever un cycle de formation de deux années. Une fois de retour en Algérie, ces ingénieurs vont aider à la mise en place de ce système avec une assistance germanique. Par ailleurs, le DG de la SNTF a déclaré que le plan de développement de la compagnie s'achemine vers sa fin avec le retour sur investissement prévu pour ce début d'année 2016. Ainsi, le gouvernement réfléchit à un développement tous azimuts de la SNTF : développer les infrastructures (gares), et aussi les équipements et le matériel roulant. Récemment, le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, estimait que la gestion de la SNTF n'était pas suffisante en termes d'organisation pour pouvoir faire face à ce développement. Selon Talai, le processus de développement de la SNTF comprend deux actions de partenariat : la formation et la maintenance des voitures, avec l'objectif d'avoir une activité fiable ainsi qu'une gestion moderne du transport des voyageurs qui, selon lui, doit répondre aux normes internationales.