La Turquie a convoqué jeudi soir l'ambassadeur d'Iran afin de protester contre les attaques dans la presse iranienne à l'encontre du Président turc Recep Tayyip Erdogan pour avoir refusé de condamner l'exécution par Riyad d'un dignitaire chiite à l'origine d'une grave crise avec l'Iran. «Nous condamnons fermement que notre Président ait été pris directement pour cible dans certains écrits de la presse iranienne qui répondent des autorités officielles iraniennes (...) et exigeons que ces publications cessent immédiatement», a indiqué un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères. Le Président turc avait jugé mercredi que l'exécution du dignitaire chiite qui a mis le feu aux poudres entre l'Iran et l'Arabie Saoudite relevait des «affaires intérieures» de Riyad, en contradiction avec le gouvernement d'Ankara qui avait déploré lundi cette décision. Le texte du ministère turc juge par ailleurs «inacceptables et déplorables» les attaques contre l'ambassade et un consulat saoudiens en Iran. La crise entre Téhéran et Riyad a éclaté après l'exécution samedi dans le royaume saoudien d'un dignitaire chiite, Nimr Al-Nimr, condamné pour «terrorisme». Sa mise à mort a entraîné des manifestations et des représentations diplomatiques saoudiennes en Iran ont été attaquées.