L'Algérie compte substituer à l'importation des céréales, du lait et de la viande bovine d'ici 2019. Elle vise également à inscrire dans une logique d'exportation les autres filières qui dégagent des excédents. C'est ce qu'a affirmé le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Intervenant hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, Sid-Ahmed Ferroukhi a souligné l'«important» déficit des céréales, du lait et même des viandes rouges notamment la viande bovine. «Dans le contexte actuel, l'objectif est d'accélérer la croissance de ces filières et faire en sorte que d'ici 2019, nous parviendrons à la substitution à l'importation. Quant aux filières qui commencent à dégager des excédents, elles seront inscrites dans une logique d'exportation», dit-il. Une relance qui, selon lui, cible en premier lieu les filières céréales, lait, viandes rouges, arboriculture et maraîchage. Outre le développement de l'agro-industrie et de la transformation, le ministre de l'Agriculture estime qu'il faut également cibler l'intégration de ces filières en «interne». «Aujourd'hui, nous pouvons faire beaucoup de progrès sur le blé dur et sur le lait utilisé dans les produits dérivés. Nous n'importons plus de pomme de terre de transformation et nous pouvons même faire beaucoup de progrès dans les semences de la pomme de terre. Idem pour la tomate industrielle où nous avons atteint aujourd'hui un niveau où nous évoluons positivement», explique-t-il. L'invité de la radio cite à titre d'exemple, le blé dur où aujourd'hui, précise-t-il, la production nationale représente 50% de la consommation. «D'ici 2019, nous pourrons substituer à une partie des importations actuelles de ce produit», assure-t-il. Il rappelle, à cet effet, que l'Algérie est un pays de blé dur. «Nous avons cette capacité de production à la fois sur le plan variétal, sur le plan de zones de production et sur le plan du savoir-faire en céréaliculture.» Toutefois, il précise qu'il n'est pas uniquement question d'assurer la quantité mais aussi la qualité industrielle du produit. «Si nous voulons substituer aux importations, il faut que nous ayons une production nationale quasiment de la même qualité que le produit que nous importons», dit-il encore. Insistant sur l'importance de disposer aujourd'hui d'une visibilité à moyen terme et d'accélérer les investissements dans ces filières, Sid-Ahmed Ferroukhi est convaincu que dans deux années, l'Algérie pourrait aller vers l'exportation de la tomate industrielle et élargir l'exportation de la datte jusqu'à atteindre entre 50 000 à 60 000 tonnes. Il rappelle qu'annuellement, 20 millions de quintaux de blé, plus de 350 000 tonnes de poudre de lait et 50 000 tonnes de viande bovine sont importés.