Ce jeudi 4 février, le Centre d'études diocésain d'Alger accueille une passionnante conférence autour du thème «Jalal Eddine Rûmi, poète de l'amour universel» avec l'écrivain et professeur de littérature de l'université de Tlemcen Sari Ali Hikmet. Le mystique persan, fondateur des Derviches tourneurs, dont la philosophie et l'art sont parmi les plus imputrescibles de l'histoire du soufisme, fera l'objet ce jeudi d'une conférence disséquant le volet le plus important de son enseignement : l'amour universel. Rarement une doctrine mystique musulmane n'aura traversé les âges sans prendre une ride et en suscitant chez les différentes générations un intérêt aussi bien intellectuel que spirituel. Comme beaucoup de penseurs et maîtres soufis, Jalal Eddine Rûmi séduit par la transcendance de sa pensée qui contrebalance pour ainsi dire l'orthodoxie religieuse islamique et contraste surtout avec le rigorisme prôné par l'islam officiel. Aujourd'hui, plus que jamais, sa pensée touche des millions de personnes non seulement dans le monde arabo-musulman mais aussi en Occident. La confrérie des Derviches tourneurs, ou les Mevlevis, fondée au XIIIe siècle à Konya en Turquie, cristallise la beauté artistique et mystique du Samaâ qui fait de la musique et de la danse une voie céleste vers la rencontre et la fusion avec le Divin. Depuis des siècles, cet ordre soufi n'a cessé d'attirer toutes les nationalités et toutes les franges sociales, qui pour y adhérer en tant que disciples, qui pour admirer le spectacle purement artistique popularisé notamment par la troupe Mawlana. Malgré l'anathème jeté sur les soufis en général et les Mevelvis en particulier par les rigoristes musulmans, la tariqa n'a jamais perdu de son éclat et a même été protégée et promue par plusieurs sultans ottomans dont le plus fervent n'est autre que Soliman le Magnifique. Au XXIe siècle, Jalal Eddine Rûmi continue d'illuminer le monde à travers le Samaâ mais aussi ses différents livres notamment «Les quatrains» et «Odes mystiques» accessibles à tous, ainsi que «Le livre du dedans» et le «Muthnawi» qui, eux, nécessitent un certain degré d'initiation. L'héritage de ce poète sans égal dans l'historie du soufisme sera donc revisité par Sari Ali Hikmet, médecin et docteur en littérature. Maître de conférences en littérature comparée à l'Université de Tlemcen, il est l'auteur de romans initiatiques et romans historiques sur la Révolution algérienne. Il a publié «La zaouia de Sidi Boumediène» (Kounouz Editions, 2010), «L'énigme de l'expérience créatrice dans l'Aube Ismaël - louange de Mohammed Dib» (Editions Anwar el Maârifa, 2012), «Anthologie des Mawâqif de l'émir Abdelkader, le soufi de l'écriture» (Editions Art Graphique moderne, 2013). Il a récemment traduit et publié «Diwan de Sidi Boumediène, poète de l'amour absolu, anthologie» (Editions Hélium, 2014) et «Quatrains de Djallal Eddine Rûmi, poète de l'amour universel» (Editions Hélium, 2015). Sari Ali Hikmet est par ailleurs cofondateur de l'Union nationale des zaouïas d'Algérie et président du conseil scientifique de la Fondation Emir Abdelkader. Rendez-vous donc le 4 février à 18h au Centre d'études diocésain.