Ahmed Ouyahia estime qu'un consensus avec l'opposition est «impossible» du fait qu'elle s'est elle-même exclue du processus de concertation autour du projet de révision de la Constitution. M. Kebci -Alger (Le Soir) - Une fois de plus, le secrétaire général intérimaire du RND n'a pas été du tout tendre à l'endroit de l'opposition, notamment celle regroupée au sein de l'instance de concertation et de suivi de l'opposition issue de la fameuse conférence de Zéralda du 10 juin 2014. S'exprimant, avant-hier jeudi, à l'ouverture d'une session ordinaire du conseil national du parti, Ouyahia a relevé l'entêtement de certains à récuser le projet de révision de la Constitution qu'ils auraient dénoncé même s'ils en étaient les auteurs, estimant, dans ce sillage, que tout consensus est impossible avec ceux qui ont boudé les concertations autour dudit projet qu'il a lui-même pilotées à un certain moment. Ne s'arrêtant pas là, le patron intérimaire du RND considérera que la constitutionnalisation d'une commission de supervision des élections, qui constitue la revendication phare de ce pan important de l'opposition avant l'engagement de tout processus de dialogue d'avec le pouvoir, n'est pas suffisante pour assurer la stabilité du pays. Et de s'en remettre à la demande formulée récemment en Tunisie pour de nouvelles élections même si c'est une commission indépendante qui a supervisé le processus électoral au lendemain de la révolution des Jasmins. Plus acerbe encore, le chef intérimaire du RND invitera cette opposition, qui «à partir de ses salons et dans ses rencontres s'interroge sur le sort des 800 milliards de dollars dépensés depuis l'arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays, à trouver les réponses «chez les familles relogées, les jeunes employés et les parents des écoliers». S'appesantissant sur le projet de la nouvelle Constitution, Ouyahia traitera tout particulièrement du fameux article 51 avec la vive polémique qu'il suscite. Et à ce titre, il argumentera son approbation de cette disposition qui exclut les binationaux de tout haut poste de responsabilité. Et d'ironiser, dans une allusion à peine voilée à l'encontre du frère ennemi, le FLN, farouchement opposé à cet article, en qualifiant ces manœuvres de haut niveau qui participent à «alimenter le flou et le doute», et passent sous silence, selon lui, «toutes les autres avancées en termes de démocratie» que ce texte apporte. Pour lui, l'article 51 n'empêche nullement les Algériens résidant à l'étranger de briguer des hauts postes de responsabilité. «Celui qui veut être ministre, ambassadeur, wali... n'a qu'à rendre son passeport étranger », affirmera Ouyahia pour qui le nombre des binationaux intéressés par des postes de responsabilité dans le pays est «insignifiant». Sur un autre registre, le conseil national du RND, à l'issue de ses travaux clôturés hier vendredi, a arrêté la date du prochain congrès extraordinaire du parti. Celui-ci se déroulera du 5 au 7 mai prochain et une commission nationale chargée de la préparation de ce rendez-vous organique, présidée par le secrétaire général par intérim du parti, a été installée à la même occasion. Composée notamment des membres du secrétariat national du parti, des ministres militants du RND ne siégeant pas au secrétariat national et des délégués des wilayas et des circonscriptions de la communauté nationale à l'étranger à raison de la moitié des représentants de la wilaya et de la circonscription au conseil national, cette entité devait tenir sa toute première réunion hier pour procéder entre autres à l'adoption de son règlement intérieur et arrêter sa feuille de route.