Le prix du ciment a pratiquement doublé, atteignant 1900 DA, soit trois fois le prix du sac de 50 kg, en raison du fait que de nombreuses cimenteries sont à l'arrêt technique, affirme Abdelmadjid Dennouni, président de la Confédération générale du patronat du BTPH (CGP- BTPH), contacté hier. Younès Djama- Alger (Le Soir) - Selon lui, le beau temps a fait que la demande sur ce matériau n'a pas diminué. Ajoutez à cela le fait que les cimenteries n'ont pas fait un programme des arrêts, puisqu'elles se sont arrêtées en même temps pour des raisons de maintenance. Ce qui a de tout temps été le cas. Une situation contre laquelle a, maintes fois, alerté cette organisation professionnelle sans que ces appels soient entendus. Les conséquences de cette hausse des prix du ciment est que les chantiers ne vont pas tarder à prendre des surcouts et que des chantiers sont à l'arrêt. Le président de la CGP-BTPH tire la sonnette d'alarme sur une situation qu'il juge préjudiciable. A savoir le fait que les cimenteries s'arrêtent en même temps pour des travaux de maintenance, déplorant qu'il n'y ait pas de roulement. A titre d'exemple, la cimenterie de Béni Saf est à l'arrêt depuis pratiquement deux mois et celle de Zahana depuis un mois, déplore Dennouni qui trouve « anormal que des cimenteries se trouvant dans la même région s'arrêtent en même temps». En tout, ce sont une dizaine de cimenteries qui se mettent en arrêt technique à la fois, tonne encore Dennouni qui préconise de mettre en place un planning d'arrêt de sorte que des cimenteries s'arrêtent tandis que d'autres prennent le relais. «Il faut faire la maintenance, bien sûr, encore cela doit se faire en basse saison», recommande-t-il. Le président de la CGP-BTPH dit ne pas s'expliquer le fait que dans le marché informel, le ciment est disponible en grandes quantités. «Vous pouvez acheter 2000 tonnes de ciment dans le marché parallèle», s'offusque Dennouni qui déplore qu'au niveau des cimenteries ce matériau en vient souvent à manquer. Pour Abdelmadjid Dennouni, il est temps de réguler et contrôler par la suite. Par la régulation, il entend bien entendu l'établissement d'un planning pour les arrêts des cimenteries, car celles-ci ne doivent pas s'arrêter simultanément avec toutes les conséquences que cette action engendrera. «Il y a un manque de régulation et de contrôle, et les cimenteries font la loi», s'écrie le président de la CGP-BTPH, déplorant l'absence de communication au niveau des cimenteries. «Au niveau de la cimenterie de Zahana, par exemple, nous n'avons même pas d'interlocuteur, les DG sont absents et ils laissent un directeur commercial qui fait la pluie et le beau temps. A côté, la spéculation bat son plein, tout ceci n'est pas normal car c'est toute l'économie qui va en pâtir», dénonce Abdelmadjid Dennouni qui explique qu'il y a énormément de retards dans la réalisation des logements. Pour lui, il y a lieu de régler le problème à la racine en régulant d'abord (plannings des arrêts). Concernant le rond à béton, Abdelmadjid Dennouni a expliqué que la dépréciation de la monnaie nationale a fait augmenter les prix de ce matériau. «Cela alors même que la Banque centrale se plaît à dire qu'il va y avoir encore une autre dévaluation du dinar», tonne M. Dennouni. A noter que le ministère du Commerce a soumis l'importation du ciment et le rond à béton à des licences d'importation à partir de cette année. L'opération du dépôt des dossiers pour bénéficier des contingents quantitatifs à l'importation est clôturée, a annoncé le département de Bakhti Bélaïb. Récemment, M. Bélaïb a accusé certains opérateurs qui ont importé ou qui s'apprêtent à réaliser des opérations d'importation sous l'ancien régime, ont estimé que cette mesure (licences d'importation) allait momentanément provoquer une perturbation sur le marché, ont commencé à anticiper par des augmentations des prix, assurant toutefois que les prix allaient se stabiliser bientôt.