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Etude
IRAN-ARABIE SAOUDITE Le Moyen-Orient de tous les dangers (1re partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 02 - 2016


Par Mostefa Zeghlache
«Si les civilisations n'ont aucune difficulté à l'échange et au dialogue, par leur société civile, elles ont tendance à être en proie à la guerre, par les politiques menées par leurs Etats. Ce ne sont pas vraiment les civilisations qui produisent la haine, mais leurs pouvoirs.»
Le rôle des civilisations dans le système international par Yadh Ben Achour
Les 2 et 3 janvier 2016 constituent deux nouveaux jalons dans la longue succession des dates qui marquent, depuis longtemps déjà, la scène politique moyen-orientale, en proie à l'instabilité politique et à la violence récurrente.
Dans ce contexte, le 2 janvier 2016, les autorités saoudiennes ont procédé à l'exécution de 47 détenus, dont trois opposants saoudiens chi'ites et 44 militants radicaux sunnites dont 42 Saoudiens, un Egyptien et un Tchadien, accusés d'implication dans des attentats menés par l'organisation radicale El Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) dans les années 2000, notamment en 2003, 2004 et 2010. Le lendemain, dans une atmosphère qui faisait craindre le pire, l'Arabie Saoudite rompait ses relations diplomatiques avec l'Iran.
Parmi les chi'ites saoudiens exécutés se trouvait Nimr Baqer Al Nimr, une figure de proue de l'opposition. Agé de 56 ans, Al Nimr était un opposant farouche au régime et un orateur très populaire parmi la minorité chi'ite du royaume et bien au-delà, comme à Bahreïn, par exemple. Il avait été notamment chef de file des manifestations qui avaient secoué la partie orientale du royaume, majoritairement chi'ite, en 2011, dans le sillage du Printemps arabe et en 2012 et qui avaient été sévèrement réprimées par le pouvoir.
Par ses diatribes, Nimr était devenu un opposant gênant pour le pouvoir. Condamné pour «sédition et désobéissance au souverain», il pouvait, à la limite, être qualifié d'«agitateur» usant à satiété de la violence verbale, mais en aucun cas de terroriste. Mais comme le souligne un diplomate posté à Riyad, «tous les régimes autoritaires, quelles que soient leurs idéologies, accusent leurs opposants d'être des terroristes. L'Arabie Saoudite a l'habitude de le faire». Arrêté, le dignitaire chi'ite avait été condamné à mort en octobre 2014 et exécuté ce 2 janvier. L'exécution de Nimr a ébranlé la communauté chi'ite dans le monde.
La colère des chi'ites saoudiens et de l'Iran
A l'intérieur du royaume, c'est à Awamiya, banlieue de Qatif, fief chi'ite sur la côte orientale du pays, dont la principale mosquée servait de minbar de prêche pour cheikh Nimr, que la protestation populaire avait été la plus importante. C'est aux cris de «A bas la famille Saoud !» que les manifestants ont affronté, les 2 et 3 janvier, la police. Il y a eu un mort et un enfant blessé par balle. Malgré la tension permanente qui y règne et hormis quelques minuscules groupuscules radicaux et pro-iraniens, comme celui de «Khat el Imam», la majorité des habitants de cette localité insistent pour rappeler qu'ils sont saoudiens à part entière et que ce qu'ils revendiquent ce sont leurs droits de citoyens saoudiens, sans plus. La communauté chi'ite représente entre 10% et 15% de la population saoudienne qui est de près de 29 millions d'habitants.
A l'extérieur du pays, les réactions les plus importantes ont eu lieu en Iran et entraîné la rupture des relations diplomatiques et commerciales entre les deux pays, à l'initiative de Riyad.
En effet, dès l'annonce de l'exécution de Nimr, les manifestations de masse ont déferlé sur nombre de localités du pays, notamment à Téhéran et Machhad, sièges de l'ambassade et du consulat saoudien qui ont été mis à sac par des manifestants extrémistes menés par un groupuscule qui se faisait appeler «Les officiers de la guerre discrète», sur Internet.
Dans ce contexte, le guide de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei a déclaré que les dirigeants saoudiens devaient s'attendre à «une vengeance divine».
Pour sa part, le président iranien, Hassan Rohani a, certes, condamné l'exécution de Nimr mais, en même temps, jugé «totalement injustifiables» les attaques contre l'ambassade et le consulat saoudiens. Les Gardiens de la Révolution et les bassagis se sont aussi dissociés de ces actions. Des manifestants ont été arrêtés. Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé, sur son blog, que «certains à Riyad continuent, non seulement d'empêcher une normalisation, mais sont déterminés à entraîner la région tout entière dans l'affrontement» et demandé à l'Arabie Saoudite de choisir «entre le soutien aux extrémistes et la coopération avec ses voisins». Plus incisif, le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, considère que «l'Arabie Saoudite voit non seulement ses intérêts mais aussi son existence dans la poursuite des tensions et des affrontements et essaie de régler ses problèmes internes en les exportant vers l'extérieur... Riyad ne peut pas faire oublier son erreur stratégique d'avoir exécuté un dignitaire religieux». L'imam conservateur de Téhéran, Mohammad Kashani, a déclaré, cité par l'agence officielle IRNA : «Dans tous les crimes commis contre les musulmans, il y a trois piliers. Les Etats-Unis, le régime sioniste et l'Arabie Saoudite.».
Mais dans l'ensemble, on a constaté que, contrairement à la réaction «impulsive» saoudienne, le ton était plutôt modéré, voire serein chez les officiels iraniens.
Enfin et comme pour alimenter la tension, l'aviation de la coalition au Yémen a bombardé, le 7 janvier, l'ambassade iranienne dans la capitale yéménite. Un porte-parole de la coalition a déclaré qu'une commission allait enquêter sur cet incident que Téhéran qualifie d'«action délibérée et une violation des conventions internationales sur les missions diplomatiques». Mais pour les autorités saoudiennes, la tension en question est du seul fait de l'Iran qui n'a cessé de «propager la discorde, les troubles et le chaos» dans les pays arabes voisins depuis la révolution islamique, en février 1979, ce que rappelle un responsable au ministère des Affaires étrangères saoudien, cité par l'agence officielle SPA en dénonçant la politique «agressive continue de l'Iran» et sa tentative «d'exporter sa révolution».
La révolution iranienne, source de tension
Mais la crise du début de janvier 2016 n'est pas fortuite. Elle prend sa source dans une logique d'affrontement et une rivalité quasi permanente entre les deux pays, depuis 1979, qui cache mal une prétention au leadership régional, une forme de «mission quasi naturelle» de protection de l'Islam sunnite pour l'Arabie Saoudite, gardienne des deux Lieux saints de l'Islam, et chi'ite pour l'Iran qui regroupe la majorité des chi'ites dans le monde. Cette tension se poursuit encore à ce jour.
Pour rappel, une année à peine après la révolution iranienne, éclate la guerre entre l'Irak et l'Iran (1980-1988). Quoique méfiante à l'égard de l'idéologie baathiste de Saddam, Riyad l'a soutenu dans sa guerre d'agression contre l'Iran. Pas moins de 25 milliards de dollars ont été versés dans les coffres du dictateur de Baghdad. Ryadh s'est même investie de la mission de mobilisation des autres monarchies du Golfe dans cette voie. Malgré son lot de plus d'un million de victimes (de part et d'autre), cette guerre n'a pas eu raison du régime des mollahs de Téhéran et n'a en rien réglé l'animosité permanente entre l'Iran et ses voisins.
Par ailleurs, c'est en pleine guerre irano-irakienne que Riyad a créé en 1981 le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui, sous couvert de rassemblement socio-économique, visait, en fait, à resserrer les rangs des monarchies du Golfe contre ce qui était considéré comme l'expansionnisme irano-chi'ite et à prémunir leurs peuples de la «contagion socialiste progressiste» de certains pays arabes aux régimes progressistes qui étaient d'ailleurs exclus de ce conseil.
La tension entre les deux pays est montée d'un cran lors du pèlerinage de juillet 1987, lorsque les pèlerins iraniens organisèrent, à la Mecque, une manifestation anti-américaine et anti-israélienne. L'intervention des forces de l'ordre saoudiennes a été brutale. Pas moins de 402 pèlerins périrent dont 275 iraniens. La colère iranienne n'a pas tardé à se manifester notamment par la mise à sac de l'ambassade saoudienne à Téhéran. Le 26 avril 1988, Riyad rompait ses relations diplomatiques avec Téhéran. Elles ne reprendront qu'en 1991 durant la présidence du pragmatique Hashemi Rafsandjani (1989-1997) et se sont améliorées durant la présidence du modéré Mohammad Khatami (1997-2005) qui effectuera en 1999 une visite officielle en Arabie Saoudite, la première du genre depuis la révolution islamique. La guerre du Golfe en 2003 qui avait abouti à la chute de Saddam Hussein n'arrangeait guère les monarchies sunnites de la région, notamment l'Arabie Saoudite. En effet, la chute de Saddam aboutit à la prise du pouvoir par une majorité chi'ite. Ce qui tendait à renforcer l'influence de Téhéran en Irak, au détriment de l'Arabie Saoudite et des autres pays arabes voisins sunnites.
En 2011, le «Printemps arabe» inquiète les monarchies arabes du Golfe qui craignaient la «contagion» de leurs populations par la fièvre de la contestation populaire arabe. Certains pays comme Bahreïn, le Yémen et la Syrie ont été entraînés dans la tourmente. Le chaos qui s'en est suivi a permis à la rivalité irano-saoudienne de s'intensifier par alliés locaux interposés.
A Bahreïn, pays majoritairement chi'ite mais dirigé par une monarchie sunnite, la contestation populaire chi'ite a vite pris de l'ampleur. Le régime bahreïni n'a dù son salut qu'aux troupes saoudiennes envoyées avec des militaires d'autres pays du CCG pour mater la «révolution de la place des perles». Plus récemment, la bousculade meurtrière du pèlerinage de septembre 2015 a coûté la vie à plus de 2 200 pèlerins dont 400 Iraniens.
Le seul pays à avoir fermement protesté et montré du doigt les autorités saoudiennes pour leur responsabilité directe dans ce drame a été l'Iran.
La protestation iranienne est fondée sur le souhait non dit de nombreux musulmans pays de voir la gestion des lieux saints de l'Islam confiée à une entité collective au lieu d'être exclusivement saoudienne, comme c'est le cas aujourd'hui.
Répercussions sur les communautés chi'ites dans le monde
D'autres condamnations de l'exécution du dignitaire religieux et de ses compagnons chi'ites ont été formulées par certains leaders chi'ites hors d'Iran, quand bien même nombre d'entre eux n'entretiennent pas de relations d'allégeance à l'égard du clergé de Téhéran.
En Irak, la plus haute autorité chi'ite du pays, l'ayatollah Ali Al Sistani s'est insurgé contre le «versement du sang pur» de Nimr. Tandis que Moqtada Al Sadr a appelé la population à «manifester sa colère» contre le régime saoudien. Aussi, des milliers de ses partisans ont manifesté et demandé la rupture des relations diplomatiques avec l'Arabie Saoudite. Par ailleurs, Khalaf Abdelssamad, chef du bloc parlementaire du parti Al Dawa du Premier ministre, a appelé le gouvernement à fermer l'ambassade saoudienne qui venait de rouvrir le 15 décembre 2015 seulement, soit 25 ans après sa fermeture à la suite de l'invasion irakienne du Koweït.Au Yémen, la rébellion houthie a annoncé porter le deuil d'un «guerrier saint exécuté après une parodie de procès».
De son côté, le Hezbollah libanais a condamné un «crime haineux perpétré sur la base de fausses allégations, de lois corrompues et d'une logique pervertie qui n'a rien à voir avec la justice».Son secrétaire général Hassan Nasrallah a déclaré que «le sang du cheikh Nimr poursuivra les Saoud dans ce monde et dans l'au-delà» et que le martyre de Nimr «dévoilait le vrai visage de l'Arabie Saoudite, un visage despotique, criminel et terroriste».
Cette déclaration a poussé Rafik Al Hariri, le leader sunnite libanais proche de Riyad, à réagir en soulignant que l'attitude de Nasrallah «décrit en fait le comportement du régime iranien et son projet expansionniste au détriment des Arabes, de leurs Etats et de leurs sociétés». Le clivage politique entre chi'ites et sunnites libanais s'élargit à cause de la crise entre Ryadh et Téhéran, au moment où le pays est en proie à l'instabilité institutionnelle et qu'il subit de plein fouet les retombées de la crise syrienne.
Rappelons aussi que parmi les sunnites condamnés à mort exécutés figurait Farès Al Shuwail Al Zahrani, théoricien de la branche saoudienne d'Al Qaida, arrêté en 2004. Son exécution avec ses compagnons a fait réagir Ayman Al Zawahiri qui, dans un message audio mis en ligne sur internet, a appelé ses disciples à s'attaquer aux «intérêts de la coalition croisée-sioniste à chaque fois que c'est possible», ajoutant que «les Al Saoud seront davantage touchés si vous frappez leurs maîtres».
Il a lancé un appel aux Saoudiens pour qu'ils renversent le régime en leur demandant : «Le temps n'est-il pas venu de vous débarrasser de ce régime pourri ?»
Les manifestations hostiles au régime saoudien se sont étendus jusqu'au Pakistan et au Cachemire pakistanais.
La solidarité arabe sunnite
Dans le camp sunnite, d'une manière générale, les autorités saoudiennes peuvent se féliciter de la solidarité arabe gouvernementale qu'elle émane des Etats ou des organisations régionales arabes.
C'est ainsi que dès l'annonce par l'Arabie Saoudite de la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran, le 3 janvier 2016, le royaume de Bahreïn avait dénoncé «l'immixtion iranienne croissante et dangereuse dans les affaires des pays arabes» et annoncé la rupture des relations avec l'Iran. Néanmoins, des manifestations hostiles au régime bahreïni et aux Saoud ont eu lieu dans ce petit pays entraînant des accrochages avec les forces de l'ordre.
Pour leur part, les Emirats arabes unis, un des principaux alliés de Riyad dans la région, ont exprimé, par la voix de leur ministre des Affaires étrangères, leur «soutien total aux mesures prises par l'Arabie Saoudite pour faire face au terrorisme et à l'extrémisme».
Mais ce pays entretient d'intenses relations commerciales avec l'Iran, surtout à partir de l'émirat de Dubaï, et abrite une importante et dynamique communauté iranienne. Aussi, ils ont condamné l'attaque contre l'ambassade saoudienne mais décidé seulement de réduire le personnel de l'ambassade au niveau de chargé d'affaires, sans rompre les relations avec l'Iran. Le Koweït a rappelé son ambassadeur et Oman et Qatar se sont limités à condamner les attaques contre l'ambassade et le consulat saoudiens en Iran. Comme on peut le constater, la fermeté de Riyad à l'égard de Téhéran est loin de faire l'unanimité au sein même du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Mais c'est du lointain Soudan qu'est venue la surprise. En effet, ce pays a tout de suite annoncé sa décision de rompre les relations diplomatiques avec l'Iran, dans la précipitation et sans raison apparente.
La note discordante est venue d'Irak dont le Premier ministre Haidar Al Abadi a fait part du choc ressenti à l'exécution de Nimr et ses compagnons et mis en garde Riyad contre les retombées de sa politique sur la région.
Au niveau des organisations, le CCG a, dès samedi 2 janvier, déclaré son «soutien total» à l'Arabie Saoudite et brandit la menace de «prendre d'autres mesures contre l'Iran, si ce pays poursuivait ses agressions».
Le CCG étant fondamentalement acquis à la cause commune, c'est au niveau de la Ligue des Etats arabes que des voix discordantes pouvaient être entendues. Elles ont été exprimées par l'Irak et le Liban qui, pour des raisons différentes, ont fait part de leurs réserves au sujet du communiqué publié à l'issue d'une réunion extraordinaire du Conseil des ministres des affaires étrangères arabes, tenu à la demande de l'Arabie Saoudite le 10 janvier 2016, au Caire. Que dit en substance ce communiqué ? D'abord, il exprime la «totale solidarité» des Etats membres avec l'Arabie Saoudite, «face aux actes hostiles et aux provocations de l'Iran». Ensuite, il condamne les «déclarations hostiles iraniennes» émises en réaction à «l'exécution de décisions de justice qui concernent un certain nombre de terroristes». Auparavant, le secrétaire général de la Ligue et non moins égyptien Nabil Al Arabi avait appelé les ministres arabes à «adopter une position commune, forte et claire, pour appeler l'Iran à cesser toute forme d'ingérence dans les affaires de la nation arabe».Parmi les Etats non membres du CCG acquis à la «cause saoudienne» figure le Maroc qui, par la voix de sa ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, M'barka Bouaida, considère l'Iran «seul responsable de la violation des conventions internationales en matière de protection des missions diplomatiques». Du côté de Rabat on déclare une chose et on fait son contraire. En effet, les autorités marocaines semblent amnésiques au sujet de la violation des locaux du consulat général d'Algérie par des manifestants déchaînés, en novembre 2013.
Alger réagit
Alger s'est exprimé sur le sujet en publiant un communiqué du ministère des Affaires étrangères le 4 janvier. Dans ce document, l'Algérie regrettait «profondément la dégradation des relations difficiles entre les deux pays frères en une crise ouverte» et lançait un appel aux «directions politiques des deux pays à la retenue afin d'éviter une dégradation accrue de la situation...». Par ailleurs, le communiqué soulignait «l'exigence du respect scrupuleux du principe de la protection de l'inviolabilité des représentations diplomatiques et consulaires, en tous lieux et en toutes circonstances». Le spectre de la violation des locaux du consulat général à Casablanca est toujours là, vivace.
Dans ce cadre, face à la montée crescendo de la puissance iranienne, Riyad a décidé d'aplanir ses contentieux avec d'autres pays sunnites, à l'image du Qatar. Pour sa part, la Turquie se montre aussi solidaire de la «grande famille» sunnite. Ryadh a aussi besoin de cette solidarité pour tenter d'atténuer les difficultés de l'opposition sunnite armée en Syrie et mener sa guerre au Yémen contre une rébellion chi'ite accusée d'être au service des intérêts iraniens.
M. Z. 


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