Mais que dissimule le bras de fer, Saâdani-Ouyahia né au lendemain du retour en grâce de ce dernier propulsé d'abord directeur de cabinet à la présidence de la République avant de se faire réadmettre à la tête du RND ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - Finalement, la guerre de tranchées que se livrent depuis un certain temps les secrétaires généraux du FLN et du RND n'aura connu qu'une trêve de très courte durée, pour reprendre de plus belle avec la cinglante réplique du premier qui a clairement signifié au second ne pas concéder la moindre once de confiance à son offre d'apaisement politique. «S'il veut parler d'une trêve personnelle, je n'ai aucun problème personnel avec lui, mais s'il s'agit d'une trêve politique, je n'y fais pas confiance», a, pour rappel, soutenu Saâdani en réponse à l'offre de trêve que lui a signifiée son frère ennemi, quelques jours auparavant. Le patron du FLN n'a pas, dans la foulée, oublié d'accompagner sa réplique sèche de sa revendication de diriger le gouvernement de «droit». Un rappel loin d'être fortuit, ledit poste de Premier ministre étant très convoité également par le chef intérimaire du RND. Pour un ancien ministre, cette guéguerre «profite au président de la République qui aura toute la latitude de maintenir Abdelmalek Sellal à son poste». Car, selon lui, aussi bien la lettre que l'esprit de la nouvelle Constitution voudraient que le Premier ministre doit être du FLN, parti majoritaire au Parlement. Mais la réalité de la pratique politique dans le pays a été tout autre puisque «du temps où le RND était majoritaire, Ali Benflis a bel et bien été nommé chef de gouvernement et maintenant on assiste au strict schéma inverse». Dans notre pays, poursuit notre interlocuteur, le Premier ministre a «plus de chances de devenir président de la République et dans le cas présent, succéder à Bouteflika». Il y a aussi le fait que Saâdani et Ouyahia sont aux aguets, conscients qu'isl sont que le président de la République «peut à tout moment être dans l'incapacité de poursuivre l'exercice de ses missions. Une manière de se placer en pole position». Et de préciser qu'il ne faut pas perdre de vue que «Sellal avait entamé sa propre campagne électorale bien avant le rendez-vous de la dernière présidentielle avant que Bouteflika ne décide à la dernière minute de se présenter pour sa propre succession». Ceci dire que l'enjeu véritable de cette levée de boucliers entre Ouyahia et Saâdani est la présidence de la République, d'où leur forcing à s'adjuger coûte que coûte le gouvernail de l'exécutif à même de leur servir de «piédestal», selon toujours notre interlocuteur Un avis que partage également l'ancien officier militaire Ahmed Adhimi sauf que pour celui-ci, aussi bien le patron du FLN que celui intérimaire «n'ignorent pas qu'ils ne sont pas les maîtres de leur destin, la décision leur échappant totalement». Et d'ajouter que «ce ne sont pas eux qui décident et cela, Saâdani et Ouyahia le savent très bien». Les deux savent également que le Premier ministre «n'est pas forcément issu du parti faussement majoritaire», ce qui justifie, poursuit-il, «les gesticulations de l'un et de l'autre pour se faire valoir auprès de qui de droit de les placer». Et à notre interlocuteur d'user d'ironie et de dérision, avouant «rire» en voyant le duo Ouyahia-Saâdani se livrer à ce «cinéma».