L'Algérie a finalement décidé de renégocier l'Accord d'association avec l'Union européenne. La partie européenne n'aurait pas respecté ses engagements, notamment en termes d'investissement. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Après dix ans de mise en œuvre, l'Algérie a décidé de faire un bilan de son association avec l'UE. Entré en vigueur en 2005, l'accord semble être en défaveur de l'Algérie. Selon le ministre du Commerce, la promesse liée dans cet accord à l'accroissement de l'investissement européen en Algérie n'a pas été tenue. «Nous avons décidé de faire un bilan de cet accord et il ressort que des promesses, dont l'accroissement de l'investissement européen en Algérie, n'ont pas abouti et le taux d'investissement européen en Algérie reste très faible», a déclaré hier Bakhti Belaïb qui s'est réuni avec les commerçants affiliés à l'UGCAA. Ainsi, dit-il, nous avons le droit de renégocier avec l'autre partie dans le but d'introduire des amendements. Le ministre du Commerce qui ne remet pas en cause l'accord avec l'UE puisque, dit-il, ce partenaire représente les deux tiers de nos échanges avec le monde, a indiqué que le processus de renégociation sera long mais les arguments présentés par l'Algérie ont été acceptés. Pour rappel, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE sont passées de 597 millions de dollars en 2005 à 2,5 milliards de dollars en 2015 contre 192 milliards de dollars d'importation pour la même période. Par ailleurs, s'exprimant sur le commerce informel, Bakhti Belaïb reconnaît que le phénomène pour lequel le gouvernement a consacré 14 milliards de dinars pour sa résorption persiste et n'a pas été totalement maîtrisé malgré les nombreuses actions menées pour aboutir à cet objectif. Le commerce informel, dit-il, a connu un déclin mais ça reste insuffisant. Cependant, le premier responsable du secteur ne voit pas en la répression comme une solution pouvant éradiquer le phénomène. «Nous avons fait depuis plusieurs années dans la répression et toutes les répressions développées n'ont pas abouti», a-t-il souligné. Selon lui, l'informel est un phénomène économique et la solution ne peut être qu'économique. Bekhti Belaïb qui compte déloger le marché de gros de Semmar a également écouté les propositions des commerçants sur les éventuelles communes pouvant abriter ce commerce de gros. «Nous avons des structures inadaptées et insuffisantes, il est nécessaire de développer la grande distribution, car nous connaissons encore un déficit par rapport aux autres pays du monde», a reconnu le ministre du Commerce.