Que ce soit pour les enseignants contractuels travaillant depuis des années ou pour ceux issus de la liste d'attente et qui ont été sollicités en septembre dernier pour combler les carences d'un secteur en perpétuelle évolution, la colère est générale et le slogan, le même ; l'intégration sans condition ! Ainsi, et pour la wilaya de Bouira, c'était une centaine de professeurs des trois paliers qui ont investi l'entrée de la Direction de l'éducation. Les banderoles brandies affichaient l'unique et seule revendication du groupe ; une intégration avec régularisation des situations professionnelles notamment en accordant à ces enseignants des attestations de stage et les P-V d'installation. Rencontrés sur place, les protestataires affichaient une volonté certaine d'aller au bout de leur combat ; «notre mouvement est synchronisé avec celui des enseignants de 25 wilayas qui ont également investis leurs Directions. Ce sit-in est un avertissement à l'égard des responsables du secteur qui, s'ils ne réussissent pas à satisfaire nos attentes, nous verront battre le pavé de la capitale via une marche nationale», dira monsieur Sahi, un des représentants du mouvement à Bouira. D'autre part, interrogés à propos de l'absence de solidarité de la part des syndicats et des enseignants, les protestataires avoueront avoir délibérément écarté l'appui des différents syndicats car «ils troublent nos actions et détournent l'attention vers leurs propres intérêts». Pour ce qui est de leurs collègues de travail, absents en tant que soutien moral, aucun commentaire n'a été fait. Un mouvement pacifique et purement symbolique qui n'a, pourtant, pas manqué de mobiliser des dizaines d'agents de police et de la gendarmerie ainsi que la brigade anti-émeutes qui ont verrouillé les lieux et dispersé les foules. Entre-temps, une délégation représentant les protestataires a réussi à s'introduire en vue d'une éventuelle entrevue avec le directeur de l'éducation.