Les cours du pétrole poursuivaient lundi en cours d'échanges européens leur hausse à la faveur notamment des bons chiffres de l'emploi américain et de la chute persistante des activités américaines de forage. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Le baril de Brent de la mer du Nord (pour livraison en mai) valait 39,14 dollars lundi en fin de matinée sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 42 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en avril gagnait 49 cents à 36,41 dollars. Selon l'expert Francis Perrin, rencontré hier à Alger lors de l'ouverture de la 6e édition du North African Petroleum Exhibition & Conference (Napec), la principale raison de cette remontée des prix importante, quand on sait qu'en janvier les prix étaient de 27-28 dollars le baril- c'est l'opinion sur les marchés qu'il est en train «de se passer quelques chose d'important» entre pays producteurs Opep et Nopep, après la réunion quadripartite de Doha en février dernier, au cours de laquelle quatre pays (Arabie Saoudite, Russie, Venezuela et Qatar) ont décidé de geler leur production de pétrole. «Les traders se disent qu'on est peut-être au début de quelque chose. On commence par parler de gel à quatre pays, et puis après, il y a une quinzaine, et que cela prépare peut-être le terrain à une réelle baisse de la production», souligne M. Perrin pour qui les marchés ont réagi en anticipant. «Très clairement, les marchés pétroliers jouent une future réduction de la production. Est-ce qu'ils ont tort ou raison ? L'avenir nous le dira. Quoi qu'il en soit, cette remontée des prix apporte une bouffée d'oxygène aux pays producteurs», analyse Francis Perrin, président de Stratégies et politiques (SPE). Il a rappelé que le «point de déclenchement» de cette remontée des prix a été la réunion quadripartite qui s'est tenue en février à Doha (Qatar), avec trois pays membres de l'Opep (Arabie Saoudite, Qatar et Venezuela) et un pays non-Opep, en l'occurrence la Russie. Sur ces quatre pays, deux (Arabie Saoudite et Russie) qui comptent parmi les trois plus grands producteurs de pétrole au monde (les Etats-Unis étant les premiers). Néanmoins, l'expert considère que «ce n'est pas un accord extraordinairement important, car ce dont le marché a besoin est d'une réduction de la production. Surtout que le gel concerne la production aux niveaux de janvier, qui étaient déjà très élevés, aussi bien pour l'Arabie Saoudite que pour la Russie». En tout cas les marchés qui attendaient depuis des mois ont fini par réagir. Pour Francis Perrin, l'accord de Doha a lancé une certaine dynamique (des prix) d'autant plus qu'après cette réunion, plusieurs pays qui n'en étaient pas partie prenante ont affiché leur disponibilité quant à geler leur production. Au total, d'après le ministre russe de l'Energie, on en est aujourd'hui à une quinzaine de pays producteurs Opep et non-Opep représentant 70% de la production mondiale, qui ont pris l'engagement de geler leur production. Il faut signaler qu'il n'y a toujours pas d'engagement pour une réduction de la production, ce qui, pour M. Perrin, «est très insuffisant parce que le marché est excédentaire». Il précise que pour résorber cet excédent, il n'y a pas d'autre moyen que de réduire la production. La 6e édition du Napec s'est ouverte hier à Alger Notons par ailleurs que la 6e édition du Napec s'est ouverte hier à Alger avec plus de 400 exposants, dont la moitié sont des entreprises étrangères actives dans tous les segments de l'industrie pétrolière et gazière, représentent 30 pays. Un événement organisé par Petroleum Industry Communication et auquel prennent part, pour la première fois, des pays comme l'Iran et le Mali. «De grandes firmes internationales seront à Alger pour participer au 6e Napec. Elles seront conduites par leurs premiers décideurs à l'instar de la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, qui y prend part avec toutes ses filiales. La qualité des sociétés présentes est la preuve irréfutable de l'essor du Salon international des pétroliers qui s'impose comme le plus grand salon et plate-forme de communication en Afrique, dans le secteur Oil & Gas», a affirmé Djaffar Yacini, organisateur du salon.