Le président de la Fédération nationale des agents immobiliers ne tergiverse pas quand il considère que la loi 05-01 du 6 février 2005 relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme mènera directement à la «faillite» des opérateurs immobiliers, «faute de volonté politique». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Pour Abdelhakim Aouidet, qui intervenait, hier, à l'occasion d'une journée d'étude sur le rôle des métiers de l'immobilier dans la lutte anti-blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, ce risque serait grand si la volonté politique venait à faire défaut, quant à faire participer les professionnels du marché de l'immobilier est une «source de blanchiment d'argent». En ce sens, a-t-il expliqué, qu'il est grandement marqué du sceau de «l'informel» puisque, «plus de 80% des transactions immobilières échappent au réseau formel». Et pour lutter contre ces pratiques en assurant une traçabilité des contrats et, ainsi, venir à bout, entre autres, de l'évasion fiscale, les sous-déclarations, il faudra cette volonté politique qui fait actuellement défaut. Car, aussi parfait soit le cadre juridique avec ladite loi 05-01 du 6 février 2005 relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme qui a permis au pays de quitter en 2015 la black-liste du Gafi, il n'en demeure pas moins que c'est sur l'efficacité de sa mise en œuvre que le pays sera jugé, comme l'a souligné Lotfi Ramdani, directeur du site immobilier Lkeria.com. Pour cet ancien inspecteur de la Banque d'Algérie, les professionnels immobiliers, qui constituent le premier rempart de lutte contre le blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, doivent se soumettre à certaines dispositions de ladite loi 05-01 du 6 février 2005 dont «l'obligation de déclaration de soupçon à la cellule de traitement du renseignement financier, de connaître leur clientèle, d'informer et de former leur personnel et de filtrer leur clientèle en se basant sur la liste des terroristes établie par les Nations-Unies. Une obligation à laquelle les opérateurs immobiliers sont rares à se soumettre, du fait de nombre de contraintes dont son caractère confidentiel devant être déposé auprès de la CTRF à Alger. Il y a également la problématique des moyens importants à mobiliser par certaines catégories d'assujettis pour satisfaire à ces obligations, ce dont ne souffrent pas les banques et autres institutions financières.