Le sélectionneur des Verts, Christian Gourcuff, a de nouveau tourné le dos aux médias algériens. Dimanche soir, à l'arrivée de la délégation en Ethiopie, le technicien français s'est abstenu à livrer ses impressions aux envoyés spéciaux qui couvrent le déplacement de la sélection de football à Addis-Abeba où s'est tenu hier le match Ethiopie-Algérie, comptant pour la 4e journée (Groupe J) des qualifications de la CAN-2017. Une escapade qui n'étonne pas de la part d'un entraîneur «mitraillé» ces dernières semaines par les critiques, en Algérie, et les annonces de départ depuis sa France natale. Ce n'est pas la première fois que Gourcuff agit de la sorte en snobant une presse à l'écoute, malgré les pics et autres insinuations de la part aussi bien du coach hexagonal, des responsables de la FAF et des joueurs, surtout les expatriés. La plupart d'entre eux avaient eu l'ingénieuse idée de boycotter le rituel face-à-face avec les journalistes à la fin de la joute de vendredi dernier à Blida. Comme pour apporter un soutien supplémentaire à l'entraîneur visiblement irrité par les informations tournant autour de son avenir à la barre technique des Verts. Invité à se prononcer sur la question, Gourcuff a, à chaque fois, botté en touche ni confirmant ni infirmant telle ou telle éventualité. Il semble bien que Gourcuff ne soit pas encore sorti de son «coma» au lendemain de stridents sifflets du public du temple d'Alger et les incidences médiatiques qui en ont découlé. Sa dernière sortie publique, en février dernier au Québec, a donné des frissons aussi bien aux médias algériens que les dirigeants de la fédération. Là-bas, sur les ondes d'une radio électronique locale, Gourcuff a stigmatisé les reporters algériens, toutes obédiences confondues. «Je ne prête pas beaucoup d'attention à ce qui se dit dans la presse, encore moins la presse algérienne», avait-il asséné. Des propos qui ont immédiatement entraîné une levée de boucliers de la part de quelques titres de la presse spécialisée qui annonçaient la fin imminente de l'idylle entre le Breton et son mentor, Mohamed Raouraoua, le président de la FAF. Malgré le soutien «superficiel» du chairman de l'instance fédérale, celui plus «sincère» d'une partie de la presse nationale ainsi que le «cinéma burlesque» animé par Feghouli et compagnie, il semble bien que le départ de Gourcuff soit effectif à partir de ce soir.Avant-hier, devant les différents personnels éthiopiens exerçant à l'aéroport Addis-Abeba, le Français et certains de ses joueurs ont franchi le Rubicon. Ceux-ci ont délégué leur «porte-parole», Saphir Taider pour démentir les «bruits de couloir». «Nous n'avons jamais parlé d'un départ, ni avec le coach ni avec qui que ce soit. Pour moi il s'agit de bruits de couloir ou tout simplement de spéculations de certains médias. Nous tenons à Gourcuff, parce qu'il s'agit d'un coach qui nous fait progresser tous les jours. Nous sommes bien avec lui et nous voulons continuer à travailler ensemble», a indiqué le médian de Bologne qui ajoutera : «A voir le travail qu'on fait avec lui, les résultats sont toujours là une fois que nous pénétrons sur le terrain». Soit. Personne ne dit le contraire. Mais boycotter des journalistes qui vous courent derrière là où vous vous déplacez ne saurait être qu'une manœuvre d'ouvrir un autre front dans une pseudo-guerre qui ne profitera à personne. Pas, en tout cas, aux joueurs ni à la sélection.