C'est dans une ambiance des stades que la grande rencontre de «l'Initiative nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité» s'est tenue, hier à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger. Une rencontre dont on ne retiendra, pourtant, que l'organisation chaotique qui la caractérisera. Rien d'autre. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le secrétaire général du Front de libération nationale, Ammar Saâdani, qui avait monté toute cette opération, celle, d'abord, de constituer une «alliance» regroupant tous ceux, partis, organisations, associations, personnalités ou même des «individus» qui soutiennent Abdelaziz Bouteflika , puis ce grand meeting, lancera, euphorique, à l'ouverture de la manifestation : «Notre rencontre n'est destinée contre aucune partie. Son objectif est seulement de soutenir le programme du président de la République et l'ANP.» Même discours pour le président du parti au gouvernement, TAJ, et ministre du Tourisme, Amar Ghoul. A ces deux chefs de partis, succéderont à la tribune, le président de l'Union des paysans algériens, et membre du bureau politique du FLN, Mohamed Allioui, un représentant de la Centrale syndicale, Nouria Hafsi pour l'UNFA et qui est, par ailleurs, membre du conseil national du RND de Ahmed Ouyahia, tout comme Khalfa M'barek , membre de la même instance du RND et secrétaire général de l'Organisation des enfants des moudjahidine. La présence de ces deux derniers prouve qu'au moins, cette rencontre est destinée contre une personne : Ahmed Ouyahia. Et il n'est pas le seul. Elle est aussi destinée contre les partis de l'opposition qui tenaient, au même moment, leur «congrès», dit «Mazafran 2» à Zeralda. En fait, l'objectif même de ce meeting de la Coupole était à l'origine, et au final, de parasiter la rencontre de Zeralda. L'enjeu, pour Ammar Saâdani, était que les caméras immortalisent l'image d'une grande salle de la Coupole, la plus grande du pays, pleine à craquer, et où les portraits d'un seul homme, Abdelaziz Bouteflika bien sûr, sont déployés à profusion. Les participants, en tout 37 partis politiques, les grosses organisations de masse comme l'UGTA, l'UNPA, l'UNFA, l'organisation patronale le FCE et les 2 340 associations de «l'Alliance présidentielle de la société civile et du mouvement associatif» que préside l'ancien ministre Djamel Ould Abbès depuis la présidentielle de 2004, complètent le décor. De hauts responsables aussi y figurent comme le président de l'Assemblée, le ministre et directeur de cabinet du Premier ministre, Mustapha Rehial venu comme représentant officiel de Abdelmalek Sellal, et treize autres membres du gouvernement qui font partie du comité central du FLN depuis le dernier congrès de juin 2015. L'on a compté d'autres invités de marque également, comme l'ancien commandant de la Gendarmerie nationale le colonnel Ahmed Bencherif, l'ancien chef d'état-major de l'ANP, Tahar Zbiri, et l'ancien chef de gouvernement, Bélaïd Abdesselam. Tout ce beau monde assistera à une succession d'intervenants à la tribune, dans l'indifférence générale d'une salle qui s'est quasiment vidée au bout de trois ou quatre interventions. La majorité des milliers de «participants» préférant profiter de la journée particulièrement printanière de ce mercredi à l'extérieur de la salle au moment où, ceux qui ont quand même préféré demeurer à l'intérieur de la salle, faisaient tout, sauf écouter des dizaines de tribuns qui multipliaient les louanges à la gloire de l'homme fort du moment, Abdelaziz Bouteflika...