L'Organisation internationale du travail (OIT) met en œuvre depuis 2015 le projet «Women for growth» en Algérie, avec le financement du Département d'Etat des Etats-Unis. Ce projet, d'une durée de 12 mois, a pour objectif global d'augmenter le nombre des entreprises et de micro-entreprises dirigées par des femmes, dans le but de générer des emplois et de la croissance. «Les actions prévues vont permettre de renforcer les prestataires de services (financiers et non financiers) qui accompagnent les porteurs de projets et les micro-entreprises avec des outils destinés à l'accompagnement des femmes. L'objectif est d'assurer et de renforcer le suivi d'au moins 1 200 femmes en gestion d'entreprises, les appuyer et les accompagner par la suite», a déclaré, hier, le chef de projet pour l'OIT, Medina Checa José Manuel, lors d'un atelier pour le lancement du programme FAMOS (Female And Male Operated Small enterprises), ou «petites entreprises exploitées par des femmes et des hommes». La mise en œuvre de ce programme par l'OIT part du constat selon lequel, le plus souvent, les besoins spécifiques des femmes entrepreneurs ne sont pas pris en compte dans les stratégies et les services destinés à soutenir et à développer les micro, petites et moyennes entreprises (MPME). «Les femmes entrepreneurs, en tant que groupe, sont souvent négligées, de même que leurs contributions, leurs besoins particuliers et leurs exigences spécifiques. En conséquence, les activités de développement des MPME ont tendance à ignorer la spécificité de genre», relève l'OIT. Pour l'Algérie, le projet a commencé par mettre en place un comité consultatif composé des institutions publiques (Ansej, Angem, Cnas, DGPME, Cnas...) et privées (associations et patronat), et ce dans le but d'«initier une réflexion visant le développement de l'entrepreneuriat féminin». A noter qu'en Algérie, comme partout ailleurs dans le monde, la situation de la femme sur le marché du travail est en deçà des attentes. Un constat relevé par M.A. Deyahi, directeur du BIT (Bureau international du travail) pour les pays du Maghreb, rappelant que sur un taux de chômage de 11,2% celui des femmes dépasse les 16% contre 9.9% chez les hommes. L'écart se creuse davantage chez les femmes diplômées de l'enseignement supérieur. Une réalité qui interpelle le BIT et le conforte dans son initiative d'«autonomisation» des femmes à travers entre autres, l'entrepreneuriat féminin.