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Kiosque arabe
Encore plus proches, les Saoudiens !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 04 - 2016


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Puisque cette main de l'étranger ne se contente plus de nous manipuler, de nous dresser les uns contre les autres, de farfouiller dans nos dossiers, s'en prend à nos dirigeants, qu'attendons-nous pour la couper ? Pour commencer : jeudi dernier, la cour d'appel du Caire a confirmé la condamnation à trois ans de prison de la poétesse égyptienne Fatima Naout, pour offense à la religion. Fatima Naout, actuellement à l'étranger, risque donc d'être arrêtée dès son retour dans son pays pour avoir critiqué la cruauté de l'abattage rituel du mouton de l'Aïd. Normalement, ce ne sont pas des propos susceptibles de mettre un terme brutal au sacrifice traditionnel, et au commerce florissant qu'il autorise, mais il faut protéger le troupeau contre les brebis égarées. On a donc introduit dans le code pénal égyptien un article punissant des écrits, ou des propos, susceptibles d'être perçus comme intentionnellement malveillants à l'égard des religions. Le pluriel étant utilisé ici à dessein pour montrer à la minorité copte qu'on se soucie de son existence, et pour susciter son adhésion ponctuelle à des actions dirigées contre la liberté d'expression(1). Cet article 98, dit du «Mépris des religions» a été intégré au code pénal égyptien, en 1982, soit du temps de Moubarek, visé lui aussi par la main de l'étranger qui a fait le tri des papiers de Panama.
La chute des tyrans n'entraînant pas nécessairement la désuétude de leurs œuvres pieuses, l'article est demeuré en vigueur puisqu'il arrangeait apparemment beaucoup de monde, à voir son utilisation quasi systématique. Le quotidien Al-Quds fait la revue de détail des applications de cet article et des procès intentés aux écrivains, et aux intellectuels, par les religieux, avec «Al-Azhar» comme procureur. Une longue série de procès faits à l'esprit critique, et à la création littéraire, du penseur Ali Abderrazak, au romancier Naguib Mahfouz, en passant par Farag Fodda. Des procès, des condamnations à mort sous forme de fatwas ayant souvent abouti à leur exécution par des fanatiques, endoctrinés par de cheikhs sans scrupules. Ainsi, le jeune qui a tenté d'assassiner Naguib Mahfouz n'avait jamais lu un de ses livres, tout comme l'islamiste qui avait auparavant tué l'intellectuel Farag Fodda, sans avoir lu une ligne de lui. Il avait simplement été «orienté» vers sa cible par une fatwa des»cheikhs» d'Al-Azhar décrétant que Farag Fodda était un apostat(2) et qu'il méritait d'être tué par conséquent. Le «cheikh» Al-Ghazali, à qui nos dirigeants ont permis de semer la graine de la haine, est venu à la rescousse des assassins. Il est venu témoigner en faveur du meurtrier, en affirmant qu'il ne devait pas être condamné, parce qu'il avait tué un apostat.
Paradoxalement, les procès pour atteinte à la religion ou/et à ses symboles se sont multipliés depuis l'arrivée au pouvoir du Maréchal Sissi qui a destitué le président intégriste Morsi, sous prétexte d'éviter l'instauration d'un Etat islamique. En 2014, le militant syndicaliste, Karam Saber, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir publié un recueil de nouvelles, intitulé «Ayana Allah» («Où est Dieu ?»). Là aussi l'acte d'accusation avait été signé par la célèbre université, relayée cette fois-ci, par des membres du clergé copte, opportunistes à souhait. Une année après, en 2015, c'est au tour de l'animateur de télévision, Islam Buhaïri, d'être condamné à trois ans de prison, en application de la même loi. Dans une série d'émissions à succès sur le fait religieux, Islam Buhaïri avait remis en cause l'authenticité de certains hadiths, validés notamment par l'imam Boukhari. Comme l'Egypte n'en est plus à un paradoxe près, un autre animateur de télévision, salafiste celui-là, risque la prison, lors de sa comparution le 30 avril prochain. Prêcheur attitré de certaines chaînes satellitaires intégristes, Mohamed Hassan est accusé d'avoir, au contraire de Buhaïri, défendu l'authenticité d'un hadith de Boukhari, concernant le mariage du Prophète avec Khadidja. Il s'agit de la version très connue, selon laquelle le père de Khadidja était opposé à un tel mariage.
Cette dernière aurait alors enivré son père, pour lui arracher son consentement, ce qu'a contesté l'accusateur public, oubliant que tout cela se passait bien avant la révélation, et bien avant l'interdiction des boissons alcoolisées. Dernier arrivé sur la charrette, le jeune écrivain Ahmed Nadji a eu droit à deux ans de prison, mais pour atteinte à la pudeur, et sur plainte d'un lecteur. Son roman l'Usage de la vie avait été publié en 2014, en bonnes feuilles, dans la très respectable revue Akhbar Al-Adab, supplément culturel du quotidien d'Etat Al-Akhbar, dirigée jadis par Gamal Ghitani. L'auteur de la plainte avait avancé comme justificatifs le fait que certaines scènes torrides, décrites par l'auteur, avaient fait grimper sa tension, et provoqué des palpitations cardiaques. Des réactions physiologiques qui pourraient sembler normales en d'autres lieux, mais que le tribunal a assimilées à un préjudice causé par des atteintes à la pudeur. Une condamnation qui fera date, et qui suscite d'ores et déjà des réprobations indignées sur les réseaux sociaux.
Pour en revenir à l'infortunée, trop belle et trop libre Fatima Naout, sensible au sort des animaux, comme elle l'a appris dans les hadiths, sa peine a été confirmée au lendemain de la visite du roi Salman d'Arabie Saoudite, au pays des Pharaons. Jugeant sans doute que les transferts d'idéologie ne se faisaient pas assez vite, le souverain a annoncé l'édification d'un «Pont Salman», gigantesque ouvrage qui reliera la péninsule arabique à l'Egypte. Ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle pour nous : ils se rapprochent alors qu'on voudrait qu'ils s'éloignent.
A. H.
(1) L'Eglise copte avait intenté un procès à l'écrivain Youssef Zeydane, lors de la sortie en 2008 de son roman Azazil. L'affaire n'a pas eu de suites, sans doute parce que le livre racontait l'histoire d'intégristes chrétiens massacrant des polythéistes, parmi lesquels la célèbre astronome d'Alexandrie, Hypatie.
(2) Accusé également d'apostasie, le philosophe Nasr Abou-Zeyd a eu droit à une condamnation insolite : son mariage a été annulé, et il a dû s'exiler avec sa femme pour ne pas risquer d'être poursuivi pour adultère.


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