Ce fut dans le cadre du mois du patrimoine que se déroula récemment à Tipasa la seconde édition du Colloque national du patrimoine historique et archéologique. Ce colloque, placé sous la présidence d'honneur du Dr Rabah Fodhil, recteur de l'université de Tipasa, et présidé par Omar Manaâ, directeur de l'institut des sciences sociales et humaines de Tipasa, a été conjointement organisé par la direction de la culture et l'université de Tipasa. Le comité d'organisation dirigé par le Pr Mohamed Hadidi a permis des appréciations positives sur le respect du timing et des moyens matériels et humains, notamment de la part de M. Zebda, directeur de la culture de Tipasa ; M. Hamdi, inspecteur général du ministère de la Culture ; M. Bouamama, recteur-adjoint de l'université, ainsi que de M. Dahdouh, président du comité scientifique de l'université de Tipasa. Plus de trente professeurs, docteurs et doctorants, provenant des universités d'Alger, Constantine, Tlemcen, Oran, Tipasa et Sétif, ont participé à cette seconde édition du Colloque sur le patrimoine, qui s'est déroulée les 18 et 19 avril à Tipasa. L'ouverture de ce colloque a vu d'importantes communications historiques, à l'instar de celle du Dr Mohamed Larbi Aggoun, de l'université de Constantine II concernant la capitale numide Caesarea où incontestablement le règne de Juba et de sa lignée est mis en évidence. Il a été noté aussi la communication du professeur Hassina Ainouche, qui a porté sur le mythe du dieu Héraclès (Hercule) comme étant le protecteur d'une peuplade indigène, et sur les témoignages antiques sur le phénomène religieux et le culte impérial, ainsi que sur les peuplades dans lesquelles Hercule est honoré sous son aspect gréco-romain traditionnel. A ce propos l'orateur a évoqué Corbier et la façon subtile où Hercule devient le génie protecteur de la cité ou du peuple et où ce dernier est assimilé à un dieu majeur du Panthéon romain. Quant à Youcef Lalmas, de l'OGEBC, il a évoqué dans sa communication «les biens culturels classés de la wilaya de Tipasa, en établissant l'état et les perspectives de mise en valeur du patrimoine historique». Ce cadre reconnaît toutefois que «peu d'actions ont été menées à ce jour dans le sens d'une mise en valeur». Cependant, une importante communication a été présentée au cours de ce colloque par le Pr Baya Bennoui, du Centre national de recherche en archéologie, et qui porte sur «l'étude historique et typologique des monuments religieux de la période antique du site de Tipasa», ainsi que l'identification du principal critère de classement du site par l'Unesco en1982. Mme Dalila Belkassemi du centre universitaire de Tipasa a évoqué dans sa communication, à travers une scénographie du musée de Tipasa, le problème édifiant du phénomène lié au perçu et au compris. A travers ce très sensible sujet, l'orateur a surtout voulu mettre en évidence les relents néocolonialistes d'une communication ciblée, où le fait colonial majeur, romain, français ou autre transcende la véritable réalité nécessaire aux générations futures. Le Dr Mourad Kemouche et le Pr Hanane Chaabane ont présenté, quant à eux, une communication majeure, où le rôle de l'information dans le processus de vulgarisation pour une meilleure connaissance du patrimoine archéologique et historique a été mis en évidence. Le thème portant sur «L'évènement archéologique et son rôle dans le développement du produit touristique dans la wilaya de Tipasa» a, quant à lui, été admirablement présenté par le Dr Sahnoun Djamaldine et le Dr Araba Rabah. Cependant, ce furent les recherches archéologiques effectuées sur le site des trois îlots, à El Hamdania, présentées par le Dr Mustapha Dorbane et le Dr Mohamed Mostpha Filah, qui ont mis l'accent sur l'urgente nécessité d'un programme national de recherche et de prospection en association avec l'Institut national d'archéologie et le laboratoire d'archéologie de l'université d'Alger II. L'importance et la richesse des communications scientifiques furent telles que plusieurs sujets mériteraient un plus grand approfondissement à l'instar de l'épopée de Mohamed Ben Allel et son rôle majeur avec l'Emir Abdelkader, une communication de L. Saïdani, de même que l'importance du site de la ferme Sidjiss, à Messelmoun, où se déroula l'opération Torch en 1942 et où se décida le devenir de la Seconde Guerre mondiale tel que présenté par le Dr A. Kachaoun.