Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a achevé hier une visite de travail en Syrie où il a pris part, à la tête d'une délégation, à la deuxième réunion du Comité de suivi algéro-syrien durant laquelle la lutte contre le terrorisme et l'adoption de solutions pacifiques pour le règlement des conflits ont été mises en avant. M. Messahel a été reçu lors de sa visite de deux jours par le président syrien Bachar al-Assad à qui il a transmis les félicitations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion du 70e anniversaire de la fête nationale de son pays, et ses voeux au peuple syrien pour davantage de sécurité et de stabilité. Il lui a également réitéré le «soutien de l'Algérie au peuple syrien dans sa lutte contre le terrorisme afin de préserver la stabilité et la sécurité de la Syrie et l'union et la cohésion de son peuple». Par ailleurs, M. Messahel a fait part au Président syrien de l'expérience de l'Algérie en matière de réconciliation nationale pour la concrétisation des attentes du peuple en termes de stabilité, en mettant l'accent sur le règlement politique des crises qui secouent le monde arabe. Le Président El-Assad a, pour sa part, exprimé ses remerciements pour les voeux adressés par le Président Bouteflika ainsi que pour le soutien et la solidarité de son pays face aux défis induits par le terrorisme. Il a exprimé «sa détermination à renforcer la coopération entre les deux pays dans divers domaines». M. Messahel s'est également entretenu avec le Premier ministre syrien Wael al-Halki avec lequel il a évoqué les questions d'intérêt commun, les relations bilatérales et les moyens de leur renforcement. Les deux parties ont également évoqué les développements de la situation en Syrie y compris la rencontre de Genève entre les antagonistes syriens. M. Messahel a rencontré en outre le président de l'Assemblée populaire syrienne, Mohammad Jihad al-Laham. Les entretiens ont porté sur l'échange d'expériences entre les deux pays sur le plan parlementaire. Le ministre a saisi cette occasion pour présenter un exposé sur les récentes réformes engagées en Algérie à la lumière de la révision de la Constitution visant à consolider l'instance législative et le rôle du Parlement dans la vie politique du pays. A l'issue de sa visite hier, M. Messahel a rencontré le vice-Premier ministre syrien des Affaires étrangères, Walid El-Mouallem. Les entretiens ont permis «d'évaluer la visite de M. El-Mouallem fin mars dernier en Algérie et celle de M. Messahel en Syrie, couronnées de résultats positifs». Les deux parties se sont félicitées de ces résultats qui ont permis de consolider les relations bilatérales. Les deux responsables ont convenu de «la nécessité de lutter contre le terrorisme et l'extrémisme, adopter les solutions pacifiques pour le règlement des conflits et opter pour la politique de réconciliation et d'unité nationale, garante de la stabilité et de la souveraineté des pays». MM. Messahel et El-Mouallem ont également évoqué la question du Sahara occidental. La visite de travail a été couronnée par la signature d'un procès-verbal de la deuxième réunion du Comité de suivi algéro-syrien. Le document a été signé par M. Messahel et le ministre syrien de l'Economie et du Commerce extérieur, Hammam El Djazaïri. La deuxième réunion du Comité a pour objectif la définition des principaux axes de la coopération bilatérale dans divers domaines et la recherche des voies et moyens à même de hisser cette coopération à la hauteur des perspectives prometteuses qui s'offrent aux deux pays, par la mise en place d'une feuille de route pour les actions à venir en vue de promouvoir le niveau de coopération bilatérale au mieux des intérêts communs. Dans une allocution à l'ouverture des travaux, M. Messahel a réitéré l'appui de l'Algérie à la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, rappelant que l'Algérie «avait souffert des affres du terrorisme durant plus d'une décennie. Le ministre a «exprimé la solidarité de l'Algérie avec la Syrie qui subit une agression terroriste qui vise à anéantir les fondements de l'Etat, à s'emparer du pouvoir par la force et à semer la terreur». «Notre expérience nous montre que le règlement de la crise syrienne passe par un dialogue national inclusif à même de mettre fin à la violence et garantir la préservation de l'intégrité, de la stabilité et de la cohésion de la Syrie et de la protéger contre toute intervention étrangère», a soutenu le ministre. Pour sa part, M. Hammam El-Djazaïri a salué dimanche les positions «sages, objectives et constantes» de l'Algérie vis-à-vis de la crise syrienne et des autres questions arabes. La position de l'Algérie vis-à-vis de la crise syrienne «émane de ses décisions souveraines et de son expérience de lutte pour l'indépendance», a-t-il ajouté. La deuxième session de la commission de suivi algéro-syrienne s'est tenue en prévision de la tenue de la grande commission mixte prévue prochainement à Alger. Le président de l'Assemblée populaire syrienne, Mohammad Jihad al-Laham a annoncé la mise en place d'une commission parlementaire syrienne pour s'imprégner de l'expérience algérienne et adopter les grands axes de la Charte algérienne pour la paix et la réconciliation. M. al-Laham a fait part de la «volonté de la Syrie de s'imprégner du texte de la Charte pour la paix et la réconciliation en Algérie» en vue de trouver une issue à la crise syrienne. La situation en Syrie a été au centre des entretiens de M. Messahel avec les hauts responsables syriens, au regard de la crise que connaît ce pays et des négociations syriennes qui se déroulent sous l'égide de l'ONU à Genève, pour trouver une solution au conflit. La visite de Messahel à Damas s'inscrit dans le cadre du soutien et de la solidarité de l'Algérie avec la Syrie qui célèbre son 70e anniversaire d'indépendance, au moment où ce pays fait face au terrorisme qui menace sa sécurité et sa stabilité. Depuis le début de la crise en Syrie en 2011, l'Algérie soutient le dialogue inclusif inter-syrien en vue de trouver une solution à la crise, affirmant que la solution demeure entre les mains des Syriens, loin de toute ingérence étrangère.