Annoncée par la rumeur comme imminente dans une zaouïa à Cheurfa sidi Bahloul, distante de moins de 3 km à la sortie d'Azazga, la visite n'a pas laissé indifférents les citoyens de cette ville et du village Cheurfa qui se sont mobilisés et qui disent le rester jusqu'à nouvel ordre pour empêcher l'accueil de l'ex-ministre de l'Energie dans l'institution religieuse fondée au 16e siècle et apparentée à la Tariqa Rahmania. D'où, sans doute, le choix des inspirateurs du road tape spirituel et religieux de Chakib Khelil dont la venue à Tizi-Ouzou, précisément, à la zaouïa de Cheurfa N'Bahloul, a suscité de folles rumeurs dans la région. Les alertes se sont multipliées sur le réseau social facebook appelant à empêcher la visite de Chakib Khelil. Intrigués par l'agitation inhabituelle observée au sein du mausolée et un déploiement des services de sécurité qui sort de l'ordinaire, au centre-ville d'Azazga et autour de la zaouïa, les citoyens ont pris position dans l'enceinte de l'institution religieuse pour parer à toute éventualité. Une mobilisation qui poussera les responsables de la zaouïa à sortir de leur mutisme. Devant les journalistes et les caméras de télévision, les membres du comité de village et les responsables de la zaouïa se sont relayés pour dire leur refus de recevoir l'ex-ministre de l'Energie. «Notre institution est ouverte à tous les citoyens, mais aucune visite officielle et à visée politique n'est tolérée. Nous avons toujours clamé le caractère apolitique de notre zaouïa. Il n'y aura aucun alignement de notre part ni sur le FFS, ni sur le RCD, ni sur le FLN... ni même Bouteflika, encore moins sur Chakib Khelil», dira M. Mohand Saïd Mbarka, du comité de gestion de la zaouïa qui confirme la venue d'une délégation de zaouïa de l'oranie affiliée à la Tarîqa Al Habria, mais nie que l'objectif de ces visiteurs soit pour intercéder en faveur de la visite de Chakib Khelil, comme l'ont subodoré plus d'un dans la région. Ex-animateur du défunt mouvement citoyen, Rachid Allouache est catégorique : «Notre village est mobilisé pour éviter la souillure à notre village et à la zaouïa Sidi Bahloul. Cheurfa n'est pas un village de corrompus ni de corrupteurs et nous ne voulons pas que la vocation religieuse de notre zaouïa soit détournée à d'autres fins, surtout pas au profit de quelqu'un soupçonné de corruption.» Hier encore et jusqu'à une heure tardive de la journée, de nombreux observateurs étaient aux aguets, scrutant les réseaux sociaux et les alertes sur une probable venue en catimini de Chakib Khelil, des plus indésirables pour la majorité de la population mais dont les visites à travers les zaouïas du pays sont soutenues et organisées en sous-main par l'administration publique et les organisations inféodées au pouvoir politique.